l’ESS toujours leader du championnat: L’Etoile, nouvelle version !

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A défaut d’un jeu offensif vaillant et d’idées offensives comme l’aime Benzarti, cette Etoile réaliste, voire pas charmante, se dirige vers un titre qui compte plus que tout autre considération.

Les puristes du public étoilé n’auraient pas aimé cette version de l’ESS qui s’est contentée d’un petit point devant un immense public face à l’ennemi juré, l’EST.

Ils auraient préféré un autre scénario, celui de dominer cette EST en crise de résultats, faire plaisir au public et prendre option, avec une victoire significative qui donne du goût à l’«entreprise» de la quête du titre de champion.

Eh bien, cette ESS qu’on a vue face à l’EST était toute autre : cynique, défensive et incapable d’enchaîner un seul mouvement offensif de qualité durant 90’.

Tellement l’équipe a été accablée par l’enjeu du match et la peur de perdre du terrain dans ce sprint final. Ce n’est pas la belle ESS qui se comporte comme l’équipe leader, la plus forte, la plus régulière et qui agit avec la même ferveur de son public et de cette magnifique ambiance au stade. Ce fut une Etoile réservée, sans états d’âme, mais solide en défense avec un quatuor blindé où Ghedamssi et Naouali, latéraux, se comportaient comme axiaux (leurs postes originels). Et devant eux, Mbé et Sidibé, deux pivots costauds qui ne laissaient aucun répit à El Houni et Ben Romdhane.

Pour Benzarti, ce n’était pas une belle copie, ou n’a pas reconnu son empreinte offensive. Au contraire, on a vu un coach conservateur qui faisait tout pour ne pas perdre au point de lancer Khemiri en fin de match. Faire avancer le compteur en attendant une bonne nouvelle du stade de Radès, le plan de Benzarti a bien fonctionné vers la fin. L’ESS se dirige doucement et sûrement vers son titre. Ce qui  compte après tout, c’est le compteur des points à la fin du championnat, et c’est le titre. Le fond du jeu, le charme du football présenté, gagner face à un concurrent classique, tout cela vient largement après.

Légèreté en attaque

Les calculs, la lucidité, la prudence et ne pas céder aux «folies» tactiques, tout cela est la marque de ceux qui raflent les titres, mais pour le cas de l’ESS, il y a, qu’on le veuille ou non, un problème offensif. L’animation que Benzarti a mise en place est si transparente, si légère que les faits le confirment. Pendant 180’ (contre l’USM et l’EST ), l’ESS n’a pas enchaîné une seule action offensive claire et dangereuse. C’étaient des actions coupées, des balles reprises suite à des erreurs de l’adversaire, pas plus. Il y avait ce handicap à sortir la balle vite avec un jeu direct fait de déplacements, de passes réussies, de permutations pour créer des décalages. C’etait toujours Boughattas et Jelassi qui cherchaient Abdelli par de longues balles, ou Mbé et Sidibé, qui jouaient en largeur, avec un Oussama  Abid (le seul joueur inspiré et agile avec les pieds) qu’on n’a pas retrouvé. Résultat, l’ESS ne pouvait compter que sur une demi-occasion ou d’une erreur de l’adversaire pour marquer. Seule consolation, l’Etoile, qui vient de connaître une saison difficile l’année derrière, a vite retrouvé le goût et le cœur pour jouer les premiers rôles. C’est déjà une satisfaction, mais il faudra plus de qualité à l’avenir pour cette ESS hyper réaliste.

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