La Cnam que nous voulons

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La pandémie de Covid-19 a montré aux Tunisiens combien la santé est un bien fragile et précaire. En même temps, elle a mis à nu la réalité navrante et inquiétante d’un système de santé incapable de répondre aux attentes des citoyens. Dans cet épisode funeste, pour les Tunisiens, notamment les plus vulnérables socialement, ne pas pouvoir se faire soigner dans les cliniques privées était synonyme d’une condamnation à mort.

Mais la situation a-t-elle changé après cette pandémie ? Notre système de santé s’est-il amélioré ? Il y a certes des efforts qui ont été consentis pour tout faire évoluer mais le rythme est encore lent, trop lent, pour ressentir le changement, car les résultats d’une nouvelle politique de santé se jugent des années plus tard. Cependant, les Tunisiens se sentent livrés à eux-mêmes face à la maladie. Surtout que notre système d’assurance maladie ne répond pas non plus à leurs besoins. Certes avec plus de quatre millions d’adhérents, il est difficile en temps de disette de satisfaire tous les besoins.

Il n’empêche, que ce soit au niveau de la prise en charge des patients ou à celui du remboursement des soins, le fossé se creuse davantage entre la Cnam et les assurés sociaux. Car les plafonds de remboursement sont trop bas et ne couvrent pas les frais engagés, faute de révision,  et plusieurs cliniques, pharmacies et autres praticiens n’acceptent plus la prise en charge de la Cnam à cause des impayés ou par crainte d’attendre des mois et des mois avant de se faire payer. D’ailleurs, pour pallier ces lacunes qui entravent un accès équitable aux soins, le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, a décidé hier la dissolution des comités médicaux chargés d’examiner les dossiers au sein de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et de mettre en place un seul comité.

Il a appelé dans le même sillage à l’augmentation du plafond de remboursement des frais de soins.

En effet, le rôle de la Cnam est d’être du côté du malade non pas de le laisser au bord de la route face au drame. Nous sommes en droit d’attendre de cette caisse d’assurance maladie un niveau de qualité de santé et un niveau de sécurité encore meilleurs que ceux dont nous bénéficions avant sa création.

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