Le vapotage en Tunisie: Un nouveau fléau qui menace la santé

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Cigarette et cigarette électronique, il n’y a pas de choix entre les deux, ni alternative non plus. Car, fumer c’est, tout bonnement, nuire à sa santé. Et c’est sur quoi l’OMS a tiré la sonnette d’alarme et recommandé des mesures réglementaires.

«Ma tentative avec la vapoteuse s’est soldée par un échec, l’appareil s’est rapidement cassé. Cependant, en tant que produit, il est facile à utiliser et offre une expérience plaisante grâce à la variété des saveurs et des arômes disponibles», témoigne Ahmed, 32 ans. Pourtant, quand on le lui demande, il semble n’avoir aucune information au sujet des dangers potentiels du produit.

L’alternative risquée

Pour la jeune Chiraz, 26 ans, l’utilisation de la vape est aussi une expérience «moins néfaste que celle de la cigarette». Pour elle, entre la cigarette notoirement connue pour ses produits toxiques et celle électronique, qui ne laisse pas d’odeurs et contient des arômes, le choix est vite fait. Le vapotage, souvent perçu comme une alternative «moins nocive» à la cigarette traditionnelle, soulève des inquiétudes croissantes en Tunisie. Les autorités sanitaires, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sonnent l’alarme quant aux risques potentiels pour la santé liés à cette pratique. L’OMS, gardienne mondiale de la santé, souligne en  toute occasion que les produits de vapotage ne sont pas dénués de risques, mettant en garde en particulier les jeunes contre le potentiel d’addiction à la nicotine. En fait, ce sont effectivement les jeunes 16- 35 ans qui sont les plus touchés par ce phénomène.

Dans ce contexte, l’OMS préconise la régulation stricte de la publicité, de la promotion, et de la commercialisation des produits de vapotage, ainsi que leur inclusion dans des politiques de lutte antitabac plus larges.

A travers les rues de nos villes, une tendance inquiétante se dessine avec l’essor spectaculaire du nombre de magasins spécialisés dans la vente de cigarettes électroniques. Ces boutiques prospèrent à un rythme effréné, émergeant dans chaque coin de rue, sans véritable réglementation ni contrôle.

Leur présence provoque des préoccupations quant à la facilité d’accès des consommateurs aux produits de vapotage, créant ainsi un marché en expansion.

L’urgence des mesures

réglementaires

Par ailleurs, l’absence de supervision rigoureuse accroît les risques liés à la santé publique, mettant en évidence le besoin urgent de mesures réglementaires pour encadrer cette industrie florissante et juteuse.

De son côté, Anis, un accro, reconnaît que les risques sont présents et que le produit n’est pas soumis à une réglementation légale claire. «Les poumons sont exposés à quelque chose qui n’est pas de l’air pur, surtout si la qualité n’est pas optimale», explique-t-il. Interrogé par La Presse, la Docteure, Yana Davydova, souligne, cependant, d’emblée, son caractère indéniablement moins nocif que la cigarette classique. Néanmoins, elle tient à rappeler que, malgré cette relative réduction des risques, la cigarette électronique demeure une menace pour la santé, en particulier en raison de la présence de Propylène glycol dans sa composition. «Les effets à long terme de l’utilisation de l’e-cigarette demeurent largement inconnus. Ainsi, elle préconise la prudence, déconseillant son utilisation aux non-fumeurs. Il faut à mon sens en réserver l’usage aux fumeurs qui cherchent à arrêter. Ainsi, la minimisation de la nicotine devrait être l’objectif principal pour ceux qui optent pour cette alternative», précise Dr Davydova.Certains, en revanche, n’ont pas eu à choisir entre deux dangers. C’est le cas de Seifeddine, à peine 22 ans, qui a fait un choix radical. «J’ai fait le choix d’arrêter complètement de fumer, sans recourir au vapotage. Aujourd’hui, ma qualité de vie est meilleure, et je ne supporte plus l’odeur du tabac», note-t-il.

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