Second tour des élections locales | Jardins d’El Menzeh et Manar 2 : Un second tour sans encombre  

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Hier, c’était le clap de fin des premières élections locales en Tunisie. Les Tunisiens se sont rendus aux urnes pour élire définitivement leurs représentants locaux, marquant ainsi le parachèvement d’une étape importante d’un long processus électoral qui aboutira à la formation du Conseil national des régions et des districts.

1.558 candidats ont dû s’affronter hier dans les urnes, dans 779 circonscriptions électorales. N’ayant pas réussi à obtenir la majorité absolue lors du premier tour, les prétendants aux sièges en jeu se sont donné rendez-vous pour un deuxième round dans l’espoir d’accéder aux conseils locaux.

A l’école primaire des Jardins d’El Menzah 2, transformée pour l’occasion en centre de vote, relevant de la circonscription électorale Errafaha (délégation de Minhla), les habitants de cette imada ont été appelés aux urnes pour départager la candidate Monia Sokrani, qui a obtenu au premier tour 30,7% des suffrages, et sa rivale Najet Troui, qui a recueilli 26,2% des voix. Si les deux candidates en lice n’en démordent pas, les électeurs n’étaient pas nombreux à avoir fait le déplacement aux urnes. Il est presque onze heures et le centre n’a enregistré que la participation de dix électeurs sur un total de 1.287 inscrits.

Mabrouka, 50 ans, mère au foyer, affirme voter en faveur de la candidate en qui elle place sa confiance.

L’éradication du problème des ordures ménagères qui envahissent les rues et l’amélioration des commodités collectives dans cette localité sont tout ce à quoi elle aspire. «Je suis convaincue que la candidate que j’ai choisie saura faire entendre nos voix. En fin de compte, nous souhaitons le meilleur pour notre pays», s’est elle confiée.

Bahija, 48 ans, est une Tunisienne résidant à l’étranger. Elle est venue passer les vacances en Tunisie et n’a pas voulu manquer ce rendez-vous électoral.

C’est la première fois de sa vie qu’elle exerce son droit de vote. «La candidate pour laquelle j’ai voté est une femme qui inspire confiance. Elle sera en mesure de faire bouger les lignes dans cette localité et d’améliorer les choses dans nos quartiers», a-t-elle révélé.

En faveur de l’engagement des jeunes dans la vie politique 

La même cadence timide a été observée au collège El Manar 2 qui a fait office de centre de vote.

Même si les responsables du centre se sont abstenus de tout commentaire sur le rythme de vote, il était clair que les électeurs se faisaient rares, présageant un faible taux de participation. Pourtant, Seif, jeune entrepreneur, ne se décourage pas. Il trouve  que  le nouveau système de décentralisation est un peu flou. Mais étant un partisan de l’idée que les jeunes doivent jouer un rôle actif dans la prise de décision politique, il a porté son choix sur le candidat le plus jeune parmi les deux qui se disputent le siège d’El Manar au conseil local d’El Menzah. «Je le connais un peu. Nous avons des amis en commun. Je suis en faveur de l’implication des jeunes dans la vie politique, c’est pourquoi je préfère voter pour un jeune. En France, un jeune vient d’être nommé Premier ministre. Ce n’est peut-être pas l’exemple parfait, mais ailleurs, les jeunes sont de plus en plus présents sur le devant de la scène politique», confirme-t-il.

Fathi, la soixantaine, se présente comme un votant assidu. Il affirme qu’il a voté nul, parce qu’il ne connaît aucun des deux candidats. «Je n’ai jamais raté un rendez-vous électoral. Je suis venu comme d’habitude accomplir mon devoir civique mais je n’ai choisi personne. J’ai tout simplement rayé les deux noms sur le bulletin de vote», déclare-t-il.

Il faut dire que pour le second tour des élections locales, les premières du genre dans le pays, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, sans infraction à signaler. L’espoir en des lendemains meilleurs est la seule motivation des électeurs qui se sont déplacés aux urnes, au moment où certains ont choisi de ne pas participer aux élections, témoignant d’un désintérêt grandissant de la chose publique.

Un phénomène qui n’est pas propre à la Tunisie et qui continue de prendre de l’ampleur partout dans le monde.

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