Ligue 1 — La VAR contestée et controversée en play off: Un désaveu de la méthode Néji Jouini !

L’arbitrage tunisien semble atteint d’un mal incurable que même le recours à la technique de la vidéo-surveillance (la VAR) ne paraît pas être la thérapie magique. La VAR a été jugée par le président de la Fifa, Gianni Infantino, comme «un grand pas en avant qui a donné aux arbitres les outils pour prendre les bonnes décisions et réduire la marge des erreurs d’appréciation au maximum». Il est dommage de constater que, pour l’arbitrage tunisien, la mauvaise utilisation de cette technique nous oblige à parler d’un grand pas en arrière. Chaque journée de championnat est accompagnée d’une série de reproches et de contestations virulentes et la liste dés équipes lésées s’étend de plus en plus jusqu’à commencer à envenimer la phase phare de la compétition qu’est le play-off. L’occasion unique de sortir notre arbitrage de la médiocrité est donc sur le point d’être gâchée. On cherche encore à comprendre où le bât blesse. La formation trop accélérée des arbitres de la VAR est le grief numéro un qu’on peut faire à la Direction nationale d’arbitrage. Elle a été essentiellement théorique, alors qu’elle aurait dû être surtout pratique. La Fédération française de football, à titre d’exemple, a dû organiser pour former les arbitres français à la vidéo, plus de 60 matches amicaux à Clairefontaine afin d’arriver à la maîtrise de la nouvelle technique. En Tunisie, on a été très loin de ce chiffre et pratiquement pas de matches tests pour un long rodage des arbitres de la VAR. En deux ans, sur 972 matches de compétition analysés, 307 situations ont été corrigées par la vidéo avec 86 penalties accordés et 44 annulés, 15 buts validés et 66 invalidés ainsi que 70 cartons rouges directs attribués et 3 annulés. Le second grief dont la FTF est responsable est d’ordre technique. Pas assez de caméras, pas d’angles de vue suffisantes et diversifiées en raison des moyens logistiques assez limités de la télévision nationale détentrice des droits de retransmission.

Trop de pouvoir pour les arbitres de la chambre de la Var

Mais le problème est aussi, et surtout, humain, car, malgré tous ces aléas et ces premiers pas dans la phase d’apprentissage, on aurait pu quand même mieux faire. Il y a des choix très discutables des arbitres de la chambre de la VAR et un gros pourcentage de décisions erronées qui ont faussé des résultats. Les arbitres du centre donnent un grand pouvoir d’appréciation pour les situations en zone grise aux arbitres de la chambre qui abusent parfois de ce pouvoir pour faire prévaloir leur avis et finalement leur décision. Les arbitres du centre doivent assumer plus leur responsabilité de premiers et derniers décideurs et faire eux-mêmes le visionnage des situations douteuses pour prendre la bonne décision sur la base des images fournies. Au lieu de passer son temps à rédiger des communiqués de répliques et de clarification qui sonnent faux, d’ouvrir plusieurs fronts de conflit avec les clubs, de ne pas sanctionner et de défendre contre vents et marées des arbitres fautifs, le patron de la DNA, Néji Jouini, doit s’occuper plus de son arbitrage malade et de trouver les bons remèdes pour entamer le vaste chantier des grandes réformes qu’il a promises avec tambour et trompette. En restant dans sa tour d’ivoire, complètement déconnecté de la réalité de ce qui se passe ou se trame sur le terrain, il a beaucoup perdu en crédibilité. Pire, le capital-confiance dont il a bénéficié au moment de sa nomination est en train de se dilapider. De quelqu’un venu pour redorer l’image de l’arbitrage tunisien, il risque de devenir un élément entravant et gênant.

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