Par Kamel GHATTAS
Le «Mondial» de football des féminines qui se joue en France n’est pas assez bien relayé par les différents médias. Il ne faudrait pas chercher les raisons. Nous sommes à des années lumière de ce que font les pays qui croient à ce sport féminin.
Pourtant la marge de progression des féminines est beaucoup plus importante dans la majorité des disciplines sportives, ce qui constitue un investissement de première qualité. Indépendamment de cet aspect, il est quand même regrettable que ce secteur demeure négligé en dépit de la place qu’occupe la gent féminine au sein de la société.
Il faudrait quand même reconnaître que nous sommes les meilleurs pour la mise en scène. Tous les responsables qui ont débarqué ces dernières années ont essayé de nous faire croire qu’ils allaient s’en occuper. Des réunions marathon, des photos avec de beaux sourires, des promesses, des commissions (entendez par là des équipes de fossoyeurs des dossiers) et, bien entendu, les conséquences concrètes des bonnes dispositions prises : les problèmes sans fin vécues par nos meilleures représentantes, les querelles de clocher et les plus belles années qui fuient.
De toutes les façons, même si la situation est quelque peu raccommodée par des dispositions urgentes, ce n’est point ce qu’il faut : une conviction d’abord, une programmation, des responsables et, bien entendu, des moyens. La preuve, à chaque fois qu’un volontaire, un mécène s’y met, au niveau des clubs, il y a des résultats.
Ce «Mondial» des féminines est un véritable spectacle. Plus d’un million de billets ont été vendus. Un public passionné, des joueuses extraordinaires, des équipes super préparées et une lutte sans merci pour le titre.
Au fait, est-ce que nous avons une équipe nationale, une compétition, des équipes, des joueuses ?
Bien sûr, mais on entendra parler de ces jeunes le jour où il y aura un tournoi qualificatif pour quelque chose. Ce sera le branle-bas, le combat. Des «stages» souvent dans des maisons de jeunes (on a préparé des olympiades et des tournois continentaux dans ces lieux !) et une participation qui vaudra ce qu’elle vaudra.
Le sport féminin va bien. Il ne faudrait pas s’inquiéter. On s’en occupe. Il a de longs jours d’oubli devant lui.
Jusqu’aux prochaines réunions pour le relancer en créant des commissions.
Ah, essayez de voir les matchs de ce «Mondial». La jeune tunisienne Amel Majeri qui joue dans les rangs de l’équipe France vaut le détour. A déconseiller cependant pour un certain nombre de nos «professionnels». Ils risquent d’attraper le tournis et… des complexes.
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