Le constat est amer : le Club Africain et l’Etoile se perdent et ce sont deux monuments du football tunisien qui risquent à tout moment de s’écrouler. Au-delà de l’élimination en coupe, synonyme du reste d’une saison terminée aussi bien pour l’un que pour l’autre, ce qui se passe actuellement est de nature à plomber tout ce qui a été acquis et réalisé tout au long de l’histoire de ces deux clubs.
Il faut dire que, depuis quelque temps, les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale au CA et à l’ESS. Elles concernent tout un entourage et elles semblent faire système!…Elles ont abaissé la fonction et le sens de la responsabilité par des actes dont les deux clubs risquent de ne pas se relever de sitôt. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le danger est bien là. Il guette deux équipes qui piétinent et qui ne laissent pas entrevoir l’espoir d’une possible réhabilitation.
Les velléités des temps des doutes et des incertitudes ressurgissent à tout moment et chaque contre-performance est de nature à sonner le glas. On a beau resserrer l’étau mais, ici et là, l’on n’arrive pas à trouver un peu d’air. Dans le sillage de deux équipes en mal d’inspiration et de solution, on s’habitue au strict minimum, aux choses ordinaires et on oublie le jeu et tout ce qui en découle.
Pire: le mérite d’être perçu comme des équipes transportées par un dérapage incontrôlé ne semble plus secouer les consciences. Cela défie de nombreuses logiques. Ce que nous voyons actuellement est la marque des équipes incapables d’aspirer à un nouveau statut, notamment en l’absence des dispositions requises.
Les dérives et les dérapages ne semblent pas pouvoir prendre fin. Le CA et l’ESS sont toujours les otages de l’inconscience de leurs responsables. Ceux d’hier, et ceux d’aujourd’hui. Résultat: on a fait de ces deux clubs quelque chose de désincarné, qui perd de plus en plus de sens, et qui n’est plus qu’un moyen de déchirement, de division et même de démoralisation.
Jusqu’à présent, rien de rassurant n’a été entrepris. On se laisse encore aller dans l’indifférence et le relâchement qui marquent le parcours de l’un comme de l’autre. Chaos, indécision et obscurité, telle est l’ambiance qui prévaut actuellement dans ces deux clubs.
A aucun moment en tout cas, l’on ne donne l’impression de pouvoir remédier à une situation devenue inquiétante.
Si l’on sait comment le CA et l’ESS avaient commencé à sombrer, l’on ne sait pas toujours s’ils seront en mesure de redresser la barre et de se réhabiliter dans une compétition qui ne semble plus être dans leurs alternatives.
L’on se rend compte que la mission est plus difficile que l’on croyait. Plus éprouvante dans la mesure où la démobilisation est la chose la plus pénible à gérer en football.
Sur fond de confusion, de manquement au devoir et de dérives de plus en plus pressantes, le parcours du CA, comme celui de l’ESS, et l’appétit de leurs responsables respectifs pour les polémiques et les altercations sont aujourd’hui l’histoire d’une véritable interrogation. Des dirigeants qui brillent par leur absence et d’autres qui n’hésitent pas à profiter du vide.
On ne saura jamais se passer des infructueuses polémiques. Par quelque dimension que l’on saisisse, l’on ne sait pas exactement, et l’on ne sait pas toujours, ce qu’on est en train de faire dans ces deux clubs. Quel espoir nourrir et quelles décisions prendre ? L’on ne parvient pas à se situer et à comprendre. Comprendre comment gérer un club, comment grandir, comment s’élever?
Les grands hommes, les grands responsables clubistes figurent aujourd’hui dans les livres de l’histoire. Autres temps, autres mentalités, autres principes…