
Selon le directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir, entre 450 et 500 mille personnes seront soumises à des tests de dépistage rapide du coronavirus au cours des prochains jours, ajoutant que ces tests vont permettre de se faire une idée plus précise de l’état épidémiologique en Tunisie.
En effet, 200 kits de dépistage rapide seront disponibles à partir de cette semaine pour effectuer davantage d’analyses, identifier les foyers de contamination et isoler les malades. Lors de son interview, Fakhfakh a indiqué que ces tests seront utilisés dans le cadre d’un dépistage ciblé, notamment au niveau des régions soupçonnées d’être contaminées et dans l’entourage élargi des personnes porteuses du virus. Concernant le retard observé dans l’obtention de ces tests, il a expliqué que le nombre de commandes en ces équipements est élevé et que la demande mondiale est en hausse, ce qui fait que les quantités disponibles sont insuffisantes.
Hier, dans des déclarations médiatiques, le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a assuré que l’utilisation de ces nouveaux équipements de dépistage débutera à partir d’aujourd’hui, au plus tard, dans le cadre de ce qu’il appelle une stratégie nationale de dépistage massif pour préparer la sortie progressive du confinement. Et d’expliquer qu’une période d’essai a été effectuée pour déterminer la fiabilité de ces équipements médicaux.
Le ministre, qui s’exprimait, récemment, en marge d’une réunion avec les membres de la Chambre syndicale des industries pharmaceutiques en présence du président de l’Utica, Samir Majoul, a assuré que deux millions de Tunisiens devraient être soumis à ces tests rapides dans les prochaines semaines.
Ces tests, produits notamment en Chine, ne détectent pas l’existence du virus lui-même dans le sang, mais plutôt les anticorps, c’est-à-dire la réaction produite par le corps en présence du virus. Ils sont, en effet, présentés sous un format unitaire, détectant les anticorps à partir d’une simple goutte de sang en quelques minutes, mais leurs performance et fiabilité analytiques, dont notamment leur sensibilité, sont largement contestées.
Quelle fiabilité ?
En effet, c’est le Chef du gouvernement l’a expliqué, même si ces tests sont extrêmement utiles pour la prochaine période, d’autant plus que leur utilisation ne nécessite pas de laboratoire, ils présentent certains problèmes de fiabilité. « La commission scientifique s’est assurée de la fiabilité des tests acquis mais les risques existent toujours», a-t-il noté.
Signalons qu’en Espagne, l’achat à la Chine de 640.000 tests express qui se sont avérés insuffisants et inaptes à détecter le coronavirus avait fait scandale dans ce pays frappé de plein fouet par le virus. Les autorités espagnoles ont admis s’être approvisionnées auprès d’un fournisseur chinois qui n’a pas livré la marchandise requise.
Jusque-là la Tunisie n’a eu recours qu’aux tests de type PCR (Polymerase Chain Reaction») qui, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), consiste en un prélèvement naso-pharyngé (gorge, nez, naso-pharynx) qui se fait à l’aide d’un petit écouvillon introduit dans le nez. Il est obligatoirement effectué par un médecin ou une infirmière, et ne pose aucun problème de fiabilité, mais prend quelques heures pour obtenir les résultats. Depuis le début de la crise, la Tunisie a effectué, au total, plus de 16 mille tests de dépistage essentiellement effectués pour les personnes suspectées d’avoir contracté le virus et celles ayant fréquenté les cas confirmés.
Signalons également que le directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir, avait affirmé qu’entre 450 et 500 mille personnes seront soumises à des tests de dépistage rapide du coronavirus au cours des prochains jours, ajoutant que ces tests vont permettre de se faire une idée plus précise de l’état épidémiologique en Tunisie.
Détecter le coronavirus permet de suivre l’évolution de l’épidémie dans le pays et la circulation du virus lors du déconfinement. La mesure de déconfinement ne sera pas efficace sans un dépistage massif et une mise à l’isolement systématique des personnes porteuses du Covid-19.
Le Chef du gouvernement Elyes Fakhfakh avait annoncé dimanche dans une interview télévisée que la Tunisie atteindra 1 000 tests par jour afin de bien se préparer au déconfinement ciblé à partir du 4 mai prochain. A noter que le nombre de nouveaux cas confirmés a connu une baisse au cours de ces derniers jours, passant de 42 nouveaux cas vendredi dernier à deux cas seulement le lendemain samedi et 13 cas dimanche dernier. Au total, 879 cas de contamination ont été détectés en Tunisie.