Il n’est pas toujours facile de dégager un raisonnement cohérent et pertinent dans les discours politiques. En aura-t-on jamais fini avec cette tentation de se laisser prendre au piège de la tentation et la surenchère médiatique ? Ego ou devoir de parole ? Cela dépasse souvent le cadre consenti et permis pour devenir une obstination. Ou un caprice?
Privée de discernement, et surtout de visibilité, la classe politique tunisienne, avec ses différentes composantes, inquiète plus qu’elle ne rassure. Désole plus qu’elle n’inspire. Elle ne dispose pas de référence explicite, encore moins d’une forme de gestion et d’un mode d’emploi bien réfléchis. Ce qui a été révélé jusque-là constitue un exemple révélateur de la dévalorisation des principes et des valeurs comptables de la révolution.
Les campagnes de dénigrement se propagent sur les réseaux sociaux. Appel à la désobéissance et guerre des communiqués. La classe politique se déchaîne sur les réseaux sociaux. Ce qui a poussé le parquet à annoncer son intention de poursuivre les responsables des publications qui appellent à un soulèvement populaire pour dissoudre le parlement et dont le contenu «porte atteinte aux organismes de l’Etat».
Un modèle politique est souvent le produit d’un champ de tensions entre des forces qui s’opposent et qui définissent les contours de la forme et du fond de la construction souhaitée. Il faut dire que depuis 2011, on voyait et on devinait qu’il n’y avait pas visiblement de piste à creuser, ou encore une véritable réflexion en fonction des moyens susceptibles d’atteindre les objectifs de la révolution. Au-delà des constats, il faut se demander aujourd’hui s’il existe vraiment une vision collective des problèmes du pays. Ou alors chacun défend-il simplement ses propres intérêts? Personne, à ce jour, ne semble avoir des idées tout à fait claires sur les besoins des Tunisiens. L’espoir fait place au doute et le sens de la responsabilité est en voie de congélation.
L’impératif d’un nécessaire redressement imposait forcément des obligations dans les prises de position, mais aussi et surtout une véritable prise de conscience de la part de ceux qui sont concernés par les affaires du pays. De loin ou de près. Une manière de se réhabiliter, de se racheter. De raviver l’espoir.
Nos politiques sont dans leur monde. Ils se croient plus grands que ce qu’ils ne sont. Ils n’ont que très peu, sinon jamais, compris que les convictions peuvent ne pas être les mêmes, mais l’intérêt de la Tunisie devrait rester le dénominateur commun. Au bout du compte, autant d’égarement inspire à la fois le sens de l’irresponsabilité que le manquement au devoir. Cette situation nous amène à constater que les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale, mais concernent aussi une classe qui n’arrive pas à se rendre utile. Des acteurs parachutés, qui débarquent accidentellement et qui sont connus par un trait distinctif: ils ne disent pas ce qu’ils font et ne font pas ce qu’ils disent…
La réconciliation de la famille politique, plus que jamais souhaitée, devrait passer par la main tendue et non par le jusqu’au-boutisme. A l’analyse des différents rebondissements et intrigues, il est évident qu’il y a un malaise dans la classe politique. C’est la confusion générale. Mais on n’est pas censé ignorer les réelles motivations des uns et des autres. Les intérêts qui motivent, qui conditionnent, selon des considérations à géométrie variable. Dans chaque conflit, c’est toujours le même discours, la même pédagogie. Ils suscitent l’espoir un jour, puis ils tombent dans leurs travers le lendemain.
Entre réformes et conservatisme, l’impératif serait de moraliser le paysage politique. De le protéger, même de ses principaux acteurs.
Dr. Ezzeddine Moudoud
9 mai 2020 à 00:00
Merci encore si Jalel. Pour en finir avec la « culture des conflits » il faut une nouvelle culture politique celle du « compromis » et éviter à tout prix le syndrome « du tout ou rien ». Malheureusement c’est impossible dans le contexte politique tunisien d’aujourd’hui comme vous le soulignez si bien. Il n’y pas de « compromis » possible avec les forces du mal comme Si Lahbib nous a toujours enseigné. pour cela, il utilisait, un concept « Proudhonien », très simple, le concept de « d’obligations réciproques », Sina qua non-condition pour construire une NATION forte et un peuple « apaisé » et respectueux des droits fondamentaux de toutes ses composantes pour éviter les clivages religieux, ethniques ou , linguistiques, etc. En Tunisie, c’est un scandale, un crime, pour un pays qui n’a jamais eu ce genre de « clivages » historiques et géographiques comme dans beaucoup de pays « frères », que notre peuple ne peut pas s’unir autour d’un projet sociétal comme BOURGUIBA l’a toujours rêvé…Un projet, où la religion, notre religion, n’a aucune place dans le débat publique, car elle relève strictement de la sphère « privée ». Et c’est un crime, contre DIEU, le Tout Puissant de l’utiliser pour des fins de basse politique à toutes les « sauces ». C’est pourquoi ça que le fameux, « POLITICAL ISLAM », idéologie fachiste, n’a pas marché, et ne marchera jamais dans la patrie de BOURGUIBA, car NOUS SOMMES TUNISIENS avant d’être MUSULMANS depuis des siècles et de siècles. En bref, pour réaliser votre rêve, le mien et celui de millions de nos patriotes, de vrais musulmans, essayons ensemble de joindre force et de demander à tous ces « politicards » c’est quoi ce « bordel » ? Vous voulez détruire l’Etat TUNISIEN ? Vous comprenez : (i) les principes fondamentaux d’une vrai démocratie, même « parlementaire », de la stricte « séparation » des pouvoirs entre les trois branches du pouvoir ; qu’on ne peut pas avoir « trois » Présidents; qu’on ne peut pas avoir une « diplomatie parallèle »; que le « régionalisme » ne peut conduire qu’à la guerre civile et que vous pouvez nommer tout les « gouverneurs » et tous les « délégués » que vous voulez, mais quand le PEUPLE va vous « dégager », ils vont tous en prison s’ils s’en sortent vivants ; pourquoi vous voulez gouverner notre peuple par le discours de la « haine », du « mépris , comme si vous étiez les seuls « musulmans »? On ne peut pas gouverner un peuple d’un « perchoir » !!! Mais et si vous voulez « gouverner » notre peuple, dites-lui sans « démagogie religieuse » que vous êtes prêts au « compromis » afin d’éviter les « conflits »; mais et surtout, dites-lui qu’est que vous voulez faire en matière de: santé (…), éducation, développement rural, urbain et régional, notamment en matière de désenclavement, eau potable. Vous ne pouvez plus vous « cacher » derrière la « religion » – une piste rurale, un puits, n’ont pas de religion – peu importe les partir qui ont voté leurs budgets dans « votre parlement ». Il faut en finir, pour la mère Patrie, avec votre ‘culture de conflits» et renouer avec notre culture des « étapes », du compromis intelligent, stratégique, qui ne perds jamais de vue l’histoire du Peuple Tunisien, et surtout sans jamais se compromettre avec l’étranger. Nous le devons à nos martyrs du 9 avril.