L’addiction à ces jeux qui touche également la gent féminine est à l’origine de véritables drames familiaux.
Nous avions, dans une précédente édition, relevé le danger que représentent «les jeux de hasard». Bien entendu, il est inutile d’engager une vaine polémique pour chercher à savoir si «ce sont des jeux de hasard» ces SMS que l’on envoie par centaines pour essayer de gagner une voiture, des millions ou autre chose.
A notre sens, tout ce qui est «jeux» est tout d’abord une mauvaise habitude et c’est, ensuite, des comportements qui risquent d’influer sur la personnalité du candidat joueur, puis sur son entourage, sa famille et sur tous ceux qui se laissent tenter par ce gain d’argent facile. A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un enfant qui voit ses parents jouer, perdre et surtout constater la ruine et la misère qui s’installent au sein de la famille.
Gagner ? Est-ce le mot qu’il faut, lorsqu’on sait que rien n’est garanti et que tout se joue sur un coup du sort, surtout lorsque des manipulations extérieures déjouent tous les pronostics et plongent les victimes dans un indescriptible désarroi. On nous rapporte qu’il y a de véritables drames familiaux, des suicides et bien d’autres choses, au niveau de la gent féminine qui est aussi touchée par ces «jeux» que la plupart des joueurs.
Indépendamment de ces jeux que l’on présente sur les différentes chaînes de TV ou de radios, il y a ceux auxquels s’adonnent les jeunes au sein de ces «chambres noires» que sont devenues les officines offrant des accès à internet.
Un véritable réseau s’est constitué pour jeter son dévolu sur ceux qui sont appâtés par le gain facile. Et justement on s’y prend pour tenter d’accrocher d’une manière presque définitive ces futures victimes. L’hameçon jeté, la proie accrochée, on lui fait gagner un peu d’argent. Juste pour créer l’habitude et tenter de l’harponner pour qu’il tente de jouer plus souvent, plus gros.
Discret et inaudible
Les résultats ne se font pas attendre. De quelques dinars joués pour «tenter sa chance», on passe aux centaines et même aux milliers de dinars.
Beaucoup de «chefs» de familles se sont retrouvés le bec dans l’eau une fois leurs économies jouées et perdues. Ces drames familiaux se multiplient. La conjoncture sociale, le marasme économique, le chômage, les difficultés quotidiennes expliquent en partie ce genre de comportements qui trouve son explication dans une sorte de regain de ce découragement général qui s’est emparé d’une bonne partie de la population.
Nous avions tiré la sonnette d’alarme. Les associations veillant sur les familles et les enfants n’ont pas réagi ou l’ont-elles fait de manière discrète, inaudible, sans conviction ? A moins que leurs voix n’aient été étouffées par les puissants lobbies qui dominent ce monde. La seule initiative pour clarifier la situation a été d’imposer, dans le cadre du projet de budget, des prélèvements sur les gains.
Cette décision sera-t-elle à même de faire revenir les candidats aux jeux à de meilleurs sentiments ?
Nous en doutons, car si le joueur gagne et qu’il trouve son compte en cédant une partie de son gain, cette contrainte est quelque peu dissuasive au début. La mauvaise habitude représente le véritable danger. Combien a-t-il misé pour gagner ? Est-il sûr d’avoir la même chance qui lui a souri suite à une éclaircie de la vie ?
De plus en plus de victimes
Les jeux électroniques, auxquels on s’adonne par internet, font de plus en plus de victimes. Des familles se sont disloquées à la suite de ces drames qui ont bouleversé leur vie et pris en otage l’avenir de bien des enfants qui se retrouvent dans la solitude, sans père ou sans mère pour les veiller. Coupables de détournements de fonds, de chèques sans provision, de vols et autres malversations, ils coulent sous l’œil d’une société qui fait preuve d’un véritable désintéressement.
La solution ne réside aucunement dans la sanction, mais dans l’élaboration d’une réglementation régissant ces «chambres noires» où on s’adonne à ces jeux. Une surveillance étroite devrait s’effectuer pour limiter un tant soit peu l’accès à des jeunes, qui, bien que «majeurs», demeurent à dix-huit ou à vingt ans des proies faciles.
Vols et détournements
Pour avoir de l’argent et pouvoir jouer, ces jeunes volent leurs parents. D’autres ne trouvent pas mieux que de prétendre qu’ils ont besoin de cours particuliers pour pouvoir rayonner en classe. L’argent est bien entendu détourné pour aller jouer et …perdre. D’autres encore subtilisent des pièces de valeur qui ornent la maison de leurs parents pour les vendre à vil prix et s’assurer de quoi jouer.
Ne parlons pas des «associations de malfaiteurs» qui s’organisent pour, la nuit venue, casser les vitres des voitures stationnées dans les cités-dortoirs à l’effet d’essayer de trouver un objet à vendre.
Les conditions de relâchement que connaît le pays favorisent ces agissements. La liberté que prennent bon nombre de chaînes n’est pas de bon augure. Le mal ira en s’amplifiant. La police ne saurait être partout. Reste le rôle des parents et des associations civiles, si eux-mêmes ne sont pas dépassés par les événements et deviennent dans l’impossibilité de mettre un terme à la déchéance de leurs enfants.
De toutes les manières, le plus opportun serait de commencer par légiférer (mais pour appliquer et non pour enrichir les recueils) et organiser ces émissions de jeu qui constituent la pierre d’achoppement sur laquelle se construit tout le comportement futur des enfants, des adolescents puis des adultes.
Une surveillance plus stricte à imposer à ces opérateurs internet est une obligation, car on ne peut redresser une situation sans avoir au préalable mis de l’ordre au niveau des différents intervenants.