On a beaucoup parlé de son départ que toute la communauté artistique déplore. Mais on n’a pas toujours rappelé le parcours de ce si discret et pourtant si actif artiste et agent culturel dont la galerie, au cœur de Carthage, constituait un véritable point de ralliement.
Lilia Ben Zid préparait, à ses côtés, une exposition hommage à son père, grand collectionneur et ami des arts. Ce fut sa dernière exposition.
Elle a tenu à joindre sa voix à tous ceux qui l’ont connu.
Qu’on se souvienne :
«Mohamed Ali Saâdi, photographe, plasticien, galeriste, est né à Sbeitla en 1950.
Diplômé de l’Ecole des Beaux- Arts de Tunis en 1978, il est également titulaire d’un DEA en Histoire de l’Art de l’Université de Paris Sorbonne en 1980. Lauréat du premier prix présidentiel de la photographie en 1989 en Tunisie, il a dirigé depuis 1986 la galerie qui porte son nom à Carthage.
Mohamed Ali Saâdi a constitué une photothèque impressionnante de Tunisie et d’ailleurs, ce qui lui a permis de participer à nombre d’expositions en Tunisie et à l’étranger, ainsi que de contribuer à de nombreuses publications artistiques. Connu pour sa générosité, il a ouvert sa galerie à de nombreux jeunes talents, leur permettant de se faire connaître.
«Hier encore, nous finalisions ensemble une exposition sur El Jem que je lui avais proposée en hommage à mon père. Il a accepté, les larmes aux yeux, d’accueillir cette exposition que nous avons intitulée « L’Jem », parce qu’il aimait les jeux de mots.
Jusqu’au bout, et en dépit de la maladie, il était debout et a veillé à ce que l’exposition soit accrochée et fin prête pour le 13 juin.
Ce fut sa dernière exposition», déclare Lilia Ben Zid
photo : Ons Abid