On connaissait le grand-père, bien sûr : Si Mohamed, brillant journaliste, le plus jeune ministre de Bourguiba, le plus regretté des directeurs de la radio dont, à ce jour, on évoque « le temps de Ben Smaïl », et surtout le premier grand éditeur qui créa et porta au plus haut niveau « Cérès », maison d’édition qui multiplia les collections politiques, historiques, de fiction, et dont les livres d’art, sitôt épuisés, deviennent des collectors. On connaissait Karim, qui sut prendre la relève, développer, rajeunir, diversifier, internationaliser et maintenir un rang de leader dans un domaine devenu plus compétitif. Mais on ne connaissait pas la troisième génération, apparemment discrète, que l’on découvre fortuitement.
Bon sang ne saurait mentir : la petite-fille de Si Mohamed, la fille de Karim, Amina Ben Smaïl, est la première Tunisienne à intégrer aux USA le mythique Actors Studio.
Une success story qui commence à l’international
Rien, cependant, ne semblait prédisposer Amina Ben Smaïl à une carrière d’actrice. Aux USA qu’elle choisit pour ses études supérieures, cette fille d’un éditeur et d’une psychanalyste se passionne pour l’anthropologie et décroche brillamment son diplôme. Bien loin de l’art dramatique, certes, mais cela n’empêche pas cette passionnée de théâtre de courir les castings. Et d’intégrer, à force de persévérance, le très sélectif Actors Studio. A partir de là s’ouvrent devant elle les portes : Hafsia Haerzi et Mehdi Ben Attia, rencontrés sur le tournage de « L’amour des Hommes », Anissa Daoud, avec son court métrage « Best Day Ever», Nada Mezni Hafaiedh pour « Ambiguity » lui offriront ses premiers rôles et accompagneront ses premiers pas dans le cinéma.
Mais si la Tunisie et son cinéma tiennent la première place dans son cœur, Amina Ben Smaïl entame aujourd’hui une carrière qui la mène d’Europe en Amérique, et, pour la prochaine étape, en Afrique du Sud, où elle démarre bientôt un tournage.
A suivre impérativement !