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Désespérés et inaudibles

Editorial La Presse

Résumer le mandat inachevé de l’Arp et de ses députés en une débâcle exposée n’est ni une caricature, ni une outrance. Evoquer aussi le parcours de certains acteurs transformés accidentellement en personnalités politiques ne relève en aucun cas de l’immodération.

L’histoire de l’Assemblée des représentants du peuple s’est trouvée souillée par une poignée de personnes égarées dans leur raisonnement, dans leurs discours et dans leurs attitudes. Désespérés et inaudibles, ils utilisent aujourd’hui tous les moyens pour se faire entendre. Mais ils se montrent incapables de renouveler leurs centres d’intérêt. Bref de répondre à tout ce que les Tunisiens appellent de tous leurs vœux. Au bout du compte, placés dos au mur, ils optent pour la fuite en avant et  n’hésitent pas à franchir toutes les lignes rouges…

Il faudra certainement encore du temps pour que la Tunisie puisse vraiment se relever de cette forfaiture. Sauf que ces derniers jours et dans un acte de désespoir, certains députés et autres acteurs du paysage politique, renvoyés par la porte, essayent de revenir par la fenêtre. Ils se considèrent et ils se voient, encore et toujours plus forts que ce qu’ils ne sont réellement. Ils appellent à rejeter ce qu’ils qualifient de « coup d’Etat », à former un « front politique commun » et à « restituer la légitimé et les libertés spoliées depuis le 25 juillet dernier ».

On ne se débarrassera pas certes du jour au lendemain des mauvaises habitudes, notamment dans un environnement vilipendé pour ses dérives.  Mais l’opacité des faits laisse en suspens une question majeure: jusqu’à quand vont-ils continuer à se sentir indispensables, voire légitimes, au moment où la majorité écrasante des Tunisiens les ont honnis ? S’ils ont pris l’habitude de justifier l’injustifiable et de défendre l’indéfendable,  cela ne les a jamais fait avancer outre mesure.

Entretemps, les questions essentielles pour l’assainissement du paysage politique commencent à avoir des réponses. Le projet d’amendement de la loi électorale voulu par le Président de la République se précise. Selon certaines sources dignes de foi, il accorde aux Tunisiens la possibilité de retirer leur confiance à un député qui n’a pas rempli sa mission. Comme tous les citoyens, les élus du peuple doivent aussi rendre compte de leurs actes. L’immunité derrière laquelle ils s’étaient toujours cachés ne suffirait plus dans l’avenir et ne saurait les épargner des poursuites quand ils dérapent.

Même  si l’indécision est encore à l’ordre du jour et  même si on voit encore mal les différentes parties prenantes se conformer aux valeurs  et principes politiques, certaines bonnes volontés n’hésitent pas à se lancer dans une opération destinée essentiellement à abattre la forteresse de la nullité, laquelle est devenue, pendant plus d’une décennie, le symbole de la décadence.

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