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Descente dans les bas-fonds

Editorial La Presse

Le paysage politique est toujours intrigant. Les discours, les réactions et les prises de position de certains risquent de le transformer encore en une descente dans les bas-fonds. Dernière « invention », qualifiée unanimement de « crime répréhensible par la loi et n’ayant aucun lien avec la liberté d’expression » : l’appel des forces porteuses d’armes à la désobéissance. 

Il y a des débordements et des excès, et la qualification est bien fidèle, difficilement explicables, surtout quand les mensonges et les tentations médiatiques deviennent le seul recours pour le dénigrement et la calomnie et que la victimisation et la théorie du complot meublent les différents discours.

Il y a aussi des moments où ce qui provient de certains acteurs politiques, notamment ceux qui ont choisi de se réfugier et de faire allégeance à l’étranger, est douteux. Il reste à se demander comment le paysage politique peut-il s’assainir alors que des interventions de ce genre tombent au plus bas ? Comment entrevoir une lueur d’espoir quand on  joue avec l’inconnu et lorsqu’on continue à  distinguer une tendance carrément opposée à ce qu’espèrent les Tunisiens ? 

Dans les différentes considérations, individuelles ou collectives, et au-delà des failles et des risques, il n’est plus question de politique, encore moins d’intérêt national. Privés de discernement et incapables de trouver le juste milieu, ceux qui ont conduit, depuis plus d’une décennie, la Tunisie là où elle est aujourd’hui,  ont  transformé ce qui n’était qu’une activité politique en moyen d’expression des réactions les plus …inconséquentes.

On reconnaît en passant que ce qui est entrepris et envisagé par ces personnes aux allures truquées est affecté par la dégringolade continue et sans limites des valeurs et des principes. Etant incapables de favoriser des alternatives, ou encore faire gagner du temps et des opportunités au pays, leur marge de manœuvre prend, d’une étape à l’autre, différentes tournures. Ils sont d’ailleurs bien rares les politiquent  qui jouissent encore de la confiance du peuple. Ils sont en revanche très nombreux ceux qui sont défaillants et qui ne justifient rien dans la réalité.

L’invisibilité dans les rouages politiques est extrêmement significative. A bien des égards, on est dans un environnement d’excès, de dépassements et de dérèglements. C’est la manière avec laquelle on gère les carences et les transgressions qui inquiète le plus, qui rend mal à l’aise dans un contexte de plus en plus défavorable. Plus les dérives prennent forme, et plus le scénario d’un paysage politique en perte de vitesse se confirme.

Le destin de la Tunisie est devenu lié à des facteurs extrapolitiques. Ceux qui sont passés par là depuis 2011ont failli. Ils ont tout gâché. Ils incarnent encore les syndromes de l’échec comme cela éclate au grand jour. Mais il y a, et il y aura toujours, des signes porteurs d’espoir… Et tant pis pour la mauvaise foi et les mauvaises volontés. 

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