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A contre-courant

Editorial La Presse

Il y a encore une véritable bataille à mener pour rendre les choses à leur juste valeur et placer le responsable qu’il faut à la place qu’il faut. La majorité écrasante des directeurs, des administrateurs et des mandataires, essentiellement ceux  qui ont été nommés après 2011, est de plus en plus contestée. On n’en voit pas, sinon très peu, ceux qui font vraiment l’unanimité au sein de leur entourage puisqu’ils sont plus que jamais la cible de critiques virulentes.          

Les exemples les plus révélateurs sont les responsables à qui on avait confié, notamment lors du passage de Hichem Mechchi à la présidence du gouvernement, des secteurs sensibles. Il faut dire qu’au-delà des contestations et de la légitimité des uns et des autres, c’est la vocation et la compétence de la plupart qui sont ainsi mises en cause. Ni compétents, ni dynamiques, leur vocation ne correspond pas, sinon jamais, aux profils requis, du moins souhaités.

L’on sait ce qui se dit et ce qui se raconte par exemple sur la pénurie de médicaments et les raisons qui ont provoqué l’épuisement des stocks. Le président de l’Association des pharmaciens tunisiens, Nadhem Chakri, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Il persiste et signe en affirmant encore et toujours que plus de 700 médicaments sont soit introuvables, soit difficiles à obtenir. « La liste que nous avons publiée et injustement démentie contient les noms de tous les médicaments difficiles à obtenir ou en rupture de stock. Que ceux qui ne croient pas en la crédibilité des informations déjà mentionnées prouvent la disponibilité de ces médicaments dans les pharmacies ».

Le président de l’Association des pharmaciens tunisiens ne se contente pas pour autant de défier ses détracteurs. Il va même jusqu’à mettre en cause la compétence, le savoir-faire et le professionnalisme « de ceux qui se sont succédé aux postes de responsabilité au sein du ministère de la Santé et à la Pharmacie centrale depuis 2011 ».

Y a-t-il aujourd’hui de bons ou de mauvais responsables ? Ou tout simplement des responsables débarquant au mauvais moment et dans un contexte difficile ? Tout ce que l’on peut dire est que tout le long des onze dernières années, les politiques, et notamment le parti Ennahdha, à l’origine des nominations à contre-courant, ont pratiquement essayé tous les profils de l’échec, du fiasco et du déboire. Le doute se niche douillettement au cœur de certains secteurs stratégiques et les accompagne presque éternellement comme l’ombre suit le corps au soleil. Sinon comment expliquer l’absence de solutions percutantes dans le choix des stratégies et dans la définition des priorités dans un secteur aussi vital que celui de la santé ? En l’absence de méthodes susceptibles de définir une vraie stratégie de travail, voilà un domaine dans lequel on avance sans boussole, dans un milieu déjà vilipendé pour ses dérives, avec des acteurs et des choix éparpillés et désemparés.

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