L’équipe de Tunisie passe au mondial sans convaincre : Descendons sur terre

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On doit se rendre à l’évidence que le plus dur reste à faire pour améliorer la qualité avant novembre prochain. D’autres rêves nous attendent.

Même si, sur le plan africain, la Tunisie ne compte qu’un seul trophée continental (2004), elle peut se vanter d’être parmi les plus capés en matière de qualification à la phase finale de la Coupe du monde. Avec sa sixième prochaine participation au Qatar au mois de novembre, elle talonne le Maroc et le Cameroun qui comptent sept éditions chacun. Elle est ex æquo avec le Nigeria et devance le Ghana (4), l’Algérie (4), le Sénégal (4) et l’Egypte (3). Et, du coup, notre équipe nationale est l’une des plus représentatives du football africain dans les phases finales de la Coupe du monde. Il y a vraiment de quoi pavoiser car il n’est pas donné à tout le monde d’atteindre cet honneur dans le domaine du sport-roi. C’est pourquoi tous les Tunisiens ont le droit de savourer la nouvelle et formidable réalisation de leur sélection et de bomber le torse. Surtout quand on sait qu’un géant comme l’Italie sera privé de cet honneur au Qatar après avoir été champion du monde à quatre reprises. Ce nouvel exploit fait déjà des envieux et des jaloux qui se demandent comment un petit pays comme la Tunisie est pionnier dans plusieurs domaines, entre autres le football.

Du pain sur la planche…

On ne va pas revenir sur les péripéties des deux manches des barrages qualificatifs avec le Mali car sur le plan de la manière, il n’y avait pas grand-chose à mettre en évidence. Sauf peut-être en ce qui concerne l’envie, la détermination et l’application sur le terrain qui ont fait la différence et qui ont conduit les «Aigles de Carthage» à voler haut dans le ciel du football mondial. Car, à part cela, on peut d’ores et déjà affirmer que beaucoup de travail et de rectifications s’avèrent nécessaires pour que d’ici novembre prochain, nous aurons une équipe nationale compétitive et capable de bien représenter l’Afrique.

Nous voulons rompre pour de bon avec la participation pour la participation avec tout ce que cela peut comporter comme résultats décevants à l’image de ce que tous les Tunisiens avaient enduré après l’humiliante raclée essuyée devant la Belgique (2-5) lors de la dernière Coupe du monde à Moscou. Il faut souligner que tous les Tunisiens, qui sont encore sous l’emprise de l’euphorie, savent que l’équipe nationale actuelle ne peut pas faire mal à ses adversaires. Pour preuve, l’inexistence (ou presque) d’occasions de buts aussi bien à Bamako qu’à Radès. Les nostalgiques aimeraient bien voir le onze national évoluer comme     le faisait la sélection en 1978 en Argentine et avant sa qualification.

Le fait d’être animé par la ‘‘grinta‘‘, comme on dit couramment, ne suffit pas devant les géants du football mondial.

Beaucoup d’autres ingrédients seront aussi importants que le seul état d’esprit. En descendant de notre nuage, on se rend à l’évidence que nos joueurs actuels ne peuvent compter que sur leur combativité et leur jeu collectif, qui est quand même très inefficace devant les buts adverses.

On n’aimerait pas voir au Qatar une équipe nationale qui se contenterait d’éviter la défaite systématiquement.

C’est pourquoi nous pensons que beaucoup de travail attend Jelel Kadri au niveau de la technique collective, de l’accélération du rythme et surtout des aptitudes physiques. Tout le monde doit ressembler à Aïssa Idouni et Nader Ghandri sur ce dernier point.

Cependant, le seul chapitre de la ligne d’attaque mérite d’accaparer le maximum d’intérêt. De nouveaux visages doivent être recherchés et appelés à la ressource afin qu’on puisse faire bonne figure et espérer aller un peu plus loin que le premier tour habituel. Apprendre à nos joueurs à faire le jeu et à marquer des buts doit constituer le principal du programme de préparation pour le Mondial…

crédit photo : © Mokhtar HMIMA

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