CE n’est pas un phénomène nouveau, mais une tendance qui se confirme de plus en plus : abandonnés par la société, désenchantés par les partis, la plupart des jeunes boudent de plus en plus la politique. Ils n’y ont plus, ou presque, de proximité, encore moins d’attache. Par désintérêt ? Certainement. Mais davantage par rejet. D’ailleurs, il semble de plus en plus évident que les discours, voire les agendas, de la plupart des partis politiques n’ont plus d’effet sur les jeunes dont les aspirations et les ambitions passent outre de ce qu’ils proposent.
Plus encore : ayant perdu confiance en les élus, ils ne s’en remettent plus à la politique. Ils l’ont fait savoir de manière particulièrement spectaculaire lors du second tour des législatives. En effet, ils étaient seulement 4,85% des 18-25 ans à prendre part au vote.
Sous l’effet d’un vide existentiel et en manque d’horizon, les jeunes Tunisiens vivent des moments difficiles. Cela, personne ne semble aujourd’hui l’ignorer, car sur les déceptions et les manquements, qui n’en finissent pas, se profilent ainsi les dessous d’un avenir pas tout à fait rassurant. Des lendemains incertains, voire indiscernables dans la mesure où ni l’Etat, ni les partis politiques, ni la société ne semblent s’inquiéter pour l’avenir de ces jeunes. D’ailleurs, on ne s’étonne plus des arguments et des justifications lancés ici et là, à tort et à travers, dans une énième tentative de relativiser et de camoufler les conséquences de pareil dérapage. On ne voit pas, non plus, comment on en est arrivé là sans que la responsabilité des différentes parties prenantes ne soit totalement engagée.
Les jeunes Tunisiens ne méritent pas vraiment le traitement qu’on leur inflige, ni le manque d’horizon auquel ils font face dans leur pays. Le désintérêt qu’ils ont manifesté lors des élections législatives, au premier comme au second tour, est un message fort adressé aussi bien aux décideurs qu’aux partis politiques, lesquels tentent par tous les moyens de faire de la récupération politique en leur nom.
Il faut dire que la fracture entre les jeunes et la politique est fortement aggravée par l’émergence d’un profil de responsables, mais aussi de politiques, qui ne savent ni écouter les jeunes, ni leur faire confiance, ni croire en leurs aptitudes et leurs capacités. Face à ce sombre tableau, on en vient à regretter les compétences qui fuient leur patrie pour aller offrir leur savoir-faire aux pays d’accueil.
De toutes les façons, l’optimisme n’est plus la foi de jeunes incompris, démunis de tout dessein, dépouillés de toute extase. Sans ambition, ni avenir !…
Brahim
1 février 2023 à 13:16
Mais ces jeunes incompris, désespérés, n’ont plus qu’à s’adresser au sauveur suprême, l’homme qui a promis (et ose encore promettre) monts et merveilles, des solutions miraculeuses : Kais Saied. Notre président, surnommé » monsieur Propre « , voit le mal partout, les comploteurs partout. Lui seul (après Dieu évidemment ) pourra résoudre tous nos problèmes… Soyons patients ! Pauvre cher pays La Tunisie !