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Le lourd tribut de la décennie noire

Editorial La Presse

On ne sait pas encore ce qu’il convient d’imaginer pour ceux qui, au lendemain de la Révolution, s’étaient permis, sans le moindre scrupule, de faire  mauvais usage des valeurs fondamentales des actions et des services municipaux. Comment accepter le passé d’Ennahdha et de ses alliés quand il est indéfendable ? On aurait aimé que le soulèvement du peuple tunisien, un certain 14 janvier 2011, ait servi à l’émergence de nouvelles idées et participé au jaillissement du sens de la responsabilité. Qu’il ait permis, au moins à ceux qui en avaient tacitement profité de connaître la réalité des différentes régions du pays et les besoins des Tunisiens. 

Il est regrettable de constater que les grands hommes, les grands responsables, ceux qui avaient fait l’Histoire de la Tunisie à travers les différentes régions de la République, figurent aujourd’hui peu dans les livres d’Histoire.

Paradoxalement et que ce soit sur le plan la crédibilité et de l’infaillibilité, ou d’ordre professionnel, ceux qui avaient accédé accidentellement à des responsabilités municipales tout au long de la décennie noire n’avaient ni le profil requis ni la compétence exigée à ce genre de responsabilité. Ils étaient connus pour avoir un trait distinctif: ils ne disaient pas ce qu’ils faisaient et ne faisaient pas ce qu’ils disaient… La plupart, notamment ceux issus des partis politiques, avaient même contribué, directement ou indirectement, aux différentes formules d’appropriation illégale de l’espace public, hors du cadre de la loi, ou encore  dans des emplacements spécifiques soumis à des contrôles, tant au niveau des produits mis en vente qu’à celui des prix.

D’un échec à l’autre, d’un manquement à l’autre, chaque mandat municipal, détonnait plus que le précédent.  Il générait la désapprobation des citoyens.

Mais ce qui était encore plus regrettable, c’est qu’il n’y avait pas de politique municipale, locale et régionale pendant plus d’une décennie. Encore moins, les responsables qui avaient une véritable expertise et un avis autorisé sur les services municipaux et les affaires de la région à laquelle ils appartenaient. La compétence et surtout la légitimité n’ont jamais constitué la force avérée et assumée d’Ennahdha et de ses alliés…

Paralysés dans tout ce qu’ils étaient censés entreprendre, les hommes d’Ennahdha et des partis qui la soutenaient avaient entièrement laissé de côté toutes les vertus des actions municipales, celles qui font les grands hommes, les grands responsables. Celles qui favorisent les performances. S’ils n’avaient rien appris, ni rien retenu pendant plus de dix ans, ils assistent aujourd’hui, de là où ils sont, à la fin de leur « monde ».

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Un commentaire

  1. Dr. E. moudoud

    28 août 2023 à 01:14

    MERCI ENCORE SI JALEL POUR VOS ANALYSES TOUJOURS PERTINENTES. QUELLE ‘TRAGÉDIE’ POUR NOTRE PATRIE ET DE TOUTES NOS ‘CLASSES DÉFAVORISÉES’, SURTOUT CELLES DES NOS ‘RÉGIONS’ ET ‘MUNICIPALITÉS’ PAUVRES’ DE L’INTÉRIEUR…QUI NE SERONT JAMAIS CAPABLES DE REMBOURSER ‘LEURS DETTES MUNICIPALES’…QUI A PLUS QUE ‘DOUBLÉE’ DEPUIS…2011…QUI VA PAYER? ENNAHDA? CETTE DETTE RISQUE D’ENTRAINER LA ‘FAILLITE’ DE NOTRE ‘CAISSE DES PRÉTS ET DE SOUTIEN DES COLLECTIVITÉS LOCALES’ (CPSCL)… CAR ELLE NE SERA JAMAIS ‘REMBOURSÉE’…SURTOUT PAR NOS MOYENNES ET PETITES COMMUNES RURALES DE L’INTÉRIEUR… TOUT LE MONDE LE SAIT…MAIS PERSONNE N’EN PARLE…DONC ON FAIT QUOI? VOILÀ LES ‘DÉFIS DE RÉFORMES’ SI URGENTES QU’ATTENDENT NOTRE KAIS SAIED… POURTANT IL N’EST PAS ‘RESPONSABLE’ DE CE ‘BORDEL’… ENNHADA DOIT PAYER…ET ELLE PAIERA… PAR LA ‘VOLONTÉ DE DIEU’…POUR LA MÉMOIRE DE NOS MARYTRS DU 9 AVRIL ET DE MON ONCLE ALI TRAD…VIVE LA TUNISIE. VIVE LA RÉPUBLIQUE. VIVE KAIS SAIED. BOURGUIBA NE MOURRA JAMAIS…JAMAIS.

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