IDE en Tunisie : attirer et fidéliser

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Editorial La Presse

Les derniers chiffres rendus publics par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa Tunisia) font ressortir une augmentation sensible concernant l’année 2023 de l’ordre de 13,5%, une hausse appelée à se confirmer, voire s’améliorer, au cours de l’année actuelle.

Ainsi, le flux des investissements directs étrangers (IDE), hors énergie, a permis de générer près de 650 opérations d’investissement avec une valeur globale de deux milliards de dinars, ce qui a permis de créer environ quinze mille postes d’emploi.

Cela ne veut pas dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans le sens où des améliorations restent possibles, voire nécessaires, pour asseoir des bases solides et saines en vue de réunir des montants viables avec une répartition équitable à travers les diverses régions du pays.

En effet, les données de la Fipa confirment cette disparité puisqu’on relève que pas moins de 50% des IDE sont concentrés dans le Grand Tunis et la région du Nord-Est du pays, même si, dans l’ensemble, la Tunisie semble avoir atteint des valeurs convenables en dépit, également, d’une autre disparité quant à la répartition sectorielle qui privilégie le tissu industriel aux dépens de ceux de l’énergie et de l’agriculture.

Par contre, la répartition confirme la première place occupée par la France avec 446,8 MTND devant le Qatar, bon second avec 282,2 MTND, alors que l’Italie, l’Allemagne et la Suisse ferment le top five.

Ces données chiffrées ne devraient pas nous inciter à nous endormir sur nos lauriers. Dans une note publiée il y a 48 heures, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace) précise qu’il y a deux spécificités à relever en matière d’IDE.

La première est positive et elle touche à la fidélisation avec un nombre d’extension des projets étrangers en Tunisie et qui se révèle toujours supérieur aux nouvelles créations, ce qui confirme une réelle capacité de fidélisation des investissements étrangers existants, grâce à un effort de réinvestissement de plus en plus important.

Toutefois, en ce moment même, on constate un contexte de faible capacité d’attractivité de nouveaux investissements. Et partant de ce constat mi-figue mi-raisin, le même Iace estime que les décideurs sont tenus, désormais, de viser un double objectif, en l’occurrence préserver et retenir les IDE déjà existants, tout en élaborant une réelle stratégie destinée à attirer de nouveaux investissements.

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