Basma Hmaidi, organisatrice du salon «PetroAfrica 2024», à La Presse : «Bien que producteurs, l’Algérie et la Libye ont toujours besoin de la Tunisie»

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A l’approche du salon «PetroAfrica 2024», qui se tiendra du 25 au 28 juin, Basma Hmaidi, organisatrice de l’événement, nous dévoile les enjeux et les ambitions de cette neuvième édition. Rassemblant les acteurs clés de la chaîne de production pétrolière et énergétique, ce salon professionnel se positionne comme un carrefour pour les investissements et le développement des énergies renouvelables. Avec pour thème central l’hydrogène vert et la décarbonisation, «PetroAfrica 2024» met en lumière les opportunités offertes par la Tunisie et ses voisins en matière de transition énergétique.

Pouvez-vous commencer par nous présenter cette édition du salon «PetroAfrica» qui se déroulera fin juin courant

«PetroAfrica» est le salon du pétrole, du gaz, de l’énergie et des services. Il regroupe toute la chaîne de production et d’exploitation pétrolière, de l’équipement de sécurité aux sociétés de consulting. On y trouve, également, des entreprises nationales de pétrole, des sociétés de consulting, des entreprises de services, des sociétés de transport pétrolier… Il s’agit de quatre jours d’exposition, du 25 au 28 juin, réunissant des personnalités de renom dans le domaine, provenant de pays voisins et d’ailleurs. Nous en sommes cette année à notre neuvième édition.

Quel est l’enjeu principal de cet événement ? Et qu’est-ce qui a amené ces professionnels à se rencontrer ?

C’est un lieu de networking et d’affaires, 100% professionnel. Cet événement ouvre des portes vers l’investissement. La Tunisie est un pays de services, pas uniquement de production, ce qui constitue un atout pour nous.

Nous ne nous comparons pas à la Libye et à l’Algérie, mais la Tunisie reste très compétitive. La Tunisie est reconnue pour ses services, son management, le «procurement» et le consulting. De nombreuses grandes entreprises continuent de s’installer en Tunisie et viennent exposer au salon, ce qui prouve notre attractivité. Nous avons une position géographique stratégique et une grande flexibilité d’entrée, permettant à tout le monde de venir en Tunisie sans visa. Nous ne sommes pas loin de l’Europe, notre partenaire économique. L’Algérie et la Libye sont des pays de production, mais ils ont toujours besoin de la Tunisie.

Etant donné le manque de pétrole et de gaz en Europe et la volonté de se passer du gaz russe, est-ce que ce type de salon est une occasion pour négocier de gros contrats d’approvisionnement pour l’Europe ? Quel est aujourd’hui le véritable enjeu pour les Européens ?

Chaque salon a un slogan et une thématique principale. Pour cette édition, le thème est l’hydrogène vert, la décarbonisation et les énergies renouvelables. Pour sortir de la crise mondiale du pétrole, que ce soit en Europe, en Afrique ou dans le monde arabe, l’alternative réside dans ces nouvelles sources d’énergie.

La Tunisie bénéficie de conditions naturelles favorables : soleil, vent, mer, terre peuvent être exploités pour progresser dans ce domaine. Notre vision, à l’horizon 2050, est d’utiliser tout ce qui est respectueux de l’environnement. C’est pourquoi le salon «PetroAfrica» a choisi comme thème principal «L’hydrogène vert et les énergies renouvelables», c’est le futur.

L’hydrogène vert est un enjeu pour les pays d’Afrique du Nord. Est-ce que tous ces pays seront représentés à ce salon ?

Oui, bien sûr. Outre la Tunisie, la Libye est également très présente, représentant 50% du salon puisqu’il se tiendra en Libye l’année prochaine. L’Algérie sera également bien représentée avec la participation de grandes entreprises comme Sonatrach. Ces entreprises possèdent des départements énergie bien développés. Partout dans le monde, des salons et des congrès sur l’hydrogène, l’énergie et la décarbonisation sont organisés.

L’Afrique du Nord est riche en soleil, en intelligence et en compétences. Le Maroc organise des salons sur les énergies renouvelables et possède de nombreuses plateformes. En Tunisie, nous avons commencé à travailler sur ce secteur et d’ici 2030 à 2035, nous serons tous appelés à utiliser les énergies renouvelables, même dans nos foyers.

Le pétrole et le gaz n’ont pas forcément bonne presse en termes d’impact environnemental. Parlons de l’hydrogène vert. Est-ce du greenwashing ou y a-t-il une véritable volonté des grandes entreprises de passer au vert ?

Tout à fait ! Tout le monde veut passer au vert. Il y a une réelle volonté de transformation, et l’un crée l’autre. Si on parle de marketing, on observe l’affichage urbain des banques, des assurances… Mais un marketing est lancé à la suite d’une étude. Si nous passons au vert, c’est qu’en réalité, nous travaillons dans ce sens, par obligation mondiale et par obligation légale à l’échelle mondiale.

Quels sont les chiffres clés que vous souhaitez communiquer au public concernant «PetroAfrica 2024» ?

«PetroAfrica 2024» est un salon itinérant qui est de retour en Tunisie. Nous avons évolué de 120 à plus de 200 exposants. Nous avons créé un autre salon au sein du salon, dédié à la logistique et au transport (air, terre et mer). Nous avons développé notre salon et augmenté le nombre de participants.

Nous avons une grande diversité d’exposants, allant de petits stands de neuf mètres carrés à des stands de 200 à 300 mètres carrés. Vous trouverez des exposants de diverses nationalités : Indiens, Chinois, Saoudiens, Libyens, Tunisiens, Français, Italiens et Africains. Pendant ces quatre jours d’exposition, il y aura deux jours de conférences scientifiques, avec de nombreux thèmes à traiter, notamment l’hydrogène et les énergies renouvelables.

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