Accueil A la une 7e édition du forum international FITA : Accorder à l’Afrique les moyens de son développement industriel

7e édition du forum international FITA : Accorder à l’Afrique les moyens de son développement industriel

 

Quelque mille responsables, hommes d’affaires, bailleurs de fonds, diplomates et experts étrangers s’attellent à relever les défis d’une mise à niveau de l’industrie africaine à même de faire du continent une destination de prédilection pour les investisseurs étrangers. Un programme très riche d’un événement, le Fita, qui se veut incontournable à l’international… 

La 7e édition du forum international « Financing Investment & Trade in Africa – Fita 2024 » se tient depuis hier à Tunis et se poursuit aujourd’hui avec la participation de plus de mille hommes d’affaires et responsables étrangers venus de plus de cinquante pays représentant les quatre coins du monde. L’évènement qui commence à se tailler une plus importante place à l’échelle du continent mais aussi sur la scène internationale, est organisé à l’initiative du Tunisia Africa business council, Tabc, sur le thème : « Renforcer la transformation locale et le transfert de technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique ». Cette année, c’est la Pologne qui est l’invitée d’honneur pour l’Europe, et la République du Congo Démocratique l’invitée représentant le continent africain de cette édition. Une édition qui connaît la participation de plusieurs délégations gouvernementales, des ambassadeurs, des institutions panafricaines, des bailleurs de fonds internationaux et des dirigeants des secteurs public et privé.

Accompagner les progrès de l’Afrique

En ouverture du Forum, placé sous le haut patronage du Président de la République, M. Kaïs Saïed, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Mme Fatma Thabet Chiboub, a insisté sur les avantages qu’offre le continent africain pour les investisseurs notamment industriels au vu du positionnement stratégique et des ressources humaines de qualité disponibles dans divers secteurs, ainsi que pour le commerce grâce aux différentes conventions de libre-échange et aux avantages douaniers. De même, la ministre a souligné la complémentarité du potentiel des pays africains en matière d’expertise industrielle et technologique, de transport, de disponibilité des matières premières, et autres facteurs de compétitivité par rapport aux différents marchés en ces temps caractérisés par les conflits et l’instabilité dans certaines régions. Selon elle, l’Afrique dispose de plusieurs atouts qui en font une destination favorite pour les investissements et les projets industriels d’envergure. La ministre n’a pas manqué d’insister sur le rôle que peut jouer la Tunisie dans un tel processus de mise à niveau de l’industrie africaine grâce à son expertise et les avancées réalisées dans plusieurs secteurs dont le technologique et la qualification de sa main-d’oeuvre. Elle a, d’autre part, souligné que  les pays africains sont appelés à effectuer un changement d’orientation pour sortir des créneaux classiques et développer de nouveaux leviers en mettant en œuvre des politiques industrielles innovantes et allant au diapason de la révolution numérique. Et d’en énumérer les défis et les enjeux écologiques,  énergétiques et autres. Des défis inhérents à toute tentative de développement et de croissance inclusive et solidaire en Afrique. Dans cette perspective, la ministre a prôné un développement qui devra investir en premier lieu dans les infrastructures énergétiques, le transport et les télécommunications.

La 7e édition du forum international « Financing Investment & Trade in Africa – FITA 2024 » se tient à Tunis avec la participation de plus de mille hommes d’affaires et responsables étrangers venus de plus de plus d’une cinquantaine de pays ©La Presse/Salma Guizani

La Tunisie dispose d’une industrie fort compétitive

Le président du Tunisia Africa business council, Tabc, Anis Jaziri a, pour sa part, affirmé que « le Fita est devenu l’un des rendez-vous internationaux majeurs des hommes d’affaires en Afrique et ce grâce notamment aux opportunités réelles qu’offre ce forum en matière de financement, ses réunions BtoB, et aussi grâce à son programme très riche comprenant une trentaine de workshops, Side-event et panels ». Et d’ajouter : « Nous avons ciblé cette année l’industrialisation en Afrique et comment accompagner notre continent dans ce processus. La Tunisie dispose d’une expérience de plus de quarante ans et d’un savoir-faire important dans le domaine de l’industrie notamment en matière de fabrication des composants automobiles et aéronautiques, à l’instar des industries électrique, mécanique, chimique, textile et bien d’autres. Aujourd’hui, nous voulons démontrer à nos frères et amis africains que la Tunisie a une industrie fort compétitive, et peut les accompagner afin de développer la leur ». « En fait, a-t-il expliqué, la majorité des pays africains ont une faiblesse notable en matière d’industrie et notamment de transformation qui ne représente que 11% actuellement des industries existantes en Afrique. C’est que la majorité des industries sont d’exploitation des matières premières qui sont transférées après vers l’Europe, l’Asie et autres pour être transformées, et qui reviennent en Afrique par la suite sous forme de produits finis à des prix très élevés. Cette situation doit changer. Le Fita 2024 travaille sur cet objectif précis, et nous espérons que la Tunisie sera l’une des locomotives de ce changement majeur ».

Un rôle pivot pour la Tunisie

Jaziri a souligné que le Fita se veut, cette année, une plateforme pour connecter davantage l’Afrique à ses partenaires. D’où les organisateurs ont opté pour une multitude de Side-events, tenus en marge du forum pour renforcer les liens de partenariat notamment commerciaux. L’on énumère les évènements « Inde-Tunisie-Afrique », « Chine-Tunisie-Afrique », « Corée-Tunisie-Afrique », idem pour la Pologne et l’Allemagne. 

Selon le président du Tabc, il y a un grand intérêt de la part des pays asiatiques ainsi qu’européens à ce que la Tunisie soit le portail d’accès à l’Afrique. « Plusieurs facteurs ont promu la Tunisie à cette position stratégique, explique Jaziri. C’est que notre pays a été l’un des premiers à adhérer à la zone de libre-échange continentale. Les investisseurs s’intéressent beaucoup à la Zlecaf et notamment la Comesa. Ainsi, ils peuvent investir en Tunisie, depuis laquelle ils peuvent exporter leurs produits vers les autres pays du continent. Notre forum, le Fita, a travaillé sur cet objectif depuis sa première édition en 2018. Et aujourd’hui, nous pouvons dire que nous commençons à grapiller des succès avec le réel intérêt exprimé et concrétisé via les partenariats réalisés ici même et avec le nombre important des investisseurs étrangers qui s’intéressent effectivement au positionnement stratégique de la Tunisie, au savoir-faire et à l’expertise existantes. Ces facteurs les encouragent à investir, pour aller par la suite vers les autres marchés africains. Nous pouvons dire que ce Fita 2024 est une édition excellente au vu du nombre et de la qualité des participants venus des quatre coins du monde. Le riche programme des évènements en marge, des panels, et des trois mille rencontres de coopération bilatérale programmées, tout cela en dit lorg sur ce Fita. Le Tunisia Africa business council, Tabc, va aussi signer plusieurs conventions de partenariat avec de nouveaux partenaires d’Allemagne, de la RDCongo, de l’Italie, etc. Ces partenariats vont nous permettre d’élargir notre champ d’action et porter ainsi le Fita au rang des grands forums à l’international et non seulement en Afrique », conclut Anis Jaziri. Président du Tabc, organisateur du Fita 2024. 

Par ailleurs, deux principaux panels ont été organisés hier, en marge du forum et outre les réunions BtoB. Le premier a traité de la géopolitique économique actuelle, « quelle stratégie et quelle gouvernance pour réussir la bataille de l’industrialisation du continent ?». 

Le second a, quant à lui, traité des défis de transferts financiers et paiements digitaux transfrontaliers dans la zone Comesa. Et à en croire les panelistes, une plateforme de paiements transfrontaliers dans cette zone, sans le passage par le dollar américain, est en cours de finalisation et pourrait être fonctionnelle en novembre prochain… 

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