Accueil A la une Tunisiens résidant à l’étranger : Une stratégie inclusive s’impose

Tunisiens résidant à l’étranger : Une stratégie inclusive s’impose

 

En 2019, seuls 50% des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont investi en Tunisie pour un montant de 2 milliards de dinars. 72% d’entre eux effectuent des transferts vers leur pays d’origine et 50% disposent d’un compte bancaire en dinar ou en devises. Ces chiffres illustrent à la fois le rôle important que joue la diaspora dans l’économie tunisienne mais aussi son potentiel apport qui n’est pas encore assez exploité. L’étude qui a été récemment présentée lors du TGF propose, à ce titre, de mettre en place une stratégie inclusive dédiée à la diaspora avec des actions concrètes capables de mobiliser ce potentiel caché.

Présentée lors du «Tunisia Global Forum», qui s’est tenu, récemment à Tunis, l’étude, qui a braqué les lumières sur la diaspora tunisienne, donne un éclairage sur la contribution de cette dernière à l’économie nationale. Elle précise d’abord que la Tunisie, avec ses liens géographiques et culturels étroits avec l’Europe, a vu une immigration importante de ses talents particulièrement après 2011. Près de 2 millions de Tunisiens résident à l’étranger dont 49% sont établis en France et 85% en Europe. Ce qui fait que la diaspora tunisienne est une diaspora de proximité. Bien que l’après-Covid ait renforcé ces liens de proximité grâce au travail à distance et à des séjours prolongés dans les pays d’origine, la diaspora tunisienne est présente dans 85 pays dans le monde. D’après cette même étude, les TRE ont contribué de manière significative à l’économie tunisienne même si cette contribution reste en deçà des performances d’autres pays tels que le Maroc et l’Egypte. En 2022, les transferts de fonds ont atteint 8,2 milliards de dinars. Selon les années, ces transferts représentent entre 20 et 32% des réserves en devises. La dépense annuelle de chaque Tunisien résidant à l’étranger est estimée à 1.800 dinars à chaque visite. La diaspora tunisienne contribue à 2% des recettes fiscales de l’Etat. Ses investissements ont atteint 2 milliards de dinars en 2019, sachant qu’il ne s’agit que de la moitié des TRE.

Ce qu’il faut retenir

L’étude s’est également focalisée sur les actions entreprises par les institutions tunisiennes pour mobiliser et engager cette diaspora.

Des mesures qui manquent, cependant, de visibilité et de coordination entre les différents acteurs, ce qui réduit leur efficacité, affirme l’étude. Aussi, l’absence de missions spécifiques dédiées aux Tunisiens du monde, à part l’OTE, a altéré l’efficience de telles actions. Cependant, des initiatives, comme «Up Tunisia» initiée par la Fipa, favorisent la mobilisation des compétences tunisiennes à l’étranger et leur investissement en Tunisie.

L’étude souligne, par ailleurs, le manque de données exhaustives et complètes sur la diaspora tunisienne, même si les statistiques officielles montrent que 72% des TRE effectuent des transferts vers la Tunisie et 50% d’eux disposent d’un compte bancaire en dinar ou en devises.

Cependant, plusieurs obstacles à l’investissement des TRE ont été pointés. Entre lourdeurs administratives, accès difficile à l’information, transactions financières et transport complexes et l’absence d’une réelle vision stratégique pour engager la diaspora, les freins à l’investissement productif des TRE se multiplient quoique leur volonté d’implication et d’engagement reste forte, affirme l’étude.

Promouvoir la proximité digitale

En guise de recommandations, les auteurs de l’étude proposent de mettre en place une stratégie nationale qui englobe tous les aspects, en l’occurrence celui de la création d’entreprise, l’appui à l’export, du développement du tourisme, du rayonnement culturel, de l’apport des compétences à l’engagement social…

Ils recommandent aussi de s’inspirer des programmes réussis instaurés ailleurs dans d’autres pays tout en les adaptant au contexte tunisien et aux spécificités de la diaspora.

L’étude suggère aussi de promouvoir la proximité digitale tout au long de l’année qui, additionnée à la proximité physique lors des périodes estivales, peut renforcer les liens de la Tunisie avec sa diaspora et maximiser leurs engagements.

Les auteurs de l’étude ont ainsi proposé une stratégie inclusive déployée sur 5 axes : à savoir une diaspora vectrice de rayonnement pour la Tunisie ; une diaspora vectrice de solidarité ; des services adaptés ; une communication personnalisée et une diaspora vectrice de développement économique. «Mobiliser la diaspora est essentiel pour le développement de la Tunisie.

Avec des actions coordonnées, la mutualisation des efforts entre institutions, secteur privé et société civile nous pouvons transformer ce potentiel en une force motrice pour notre pays», conclut l’étude.

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