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CPG: Le phosphate, un vecteur de développement

La Tunisie a longtemps compté sur l’exploitation de son phosphate pour dynamiser son économie. Cependant, au cours de la dernière décennie, ce secteur a été confronté à de nombreux défis qui ont entravé sa contribution au développement économique et surtout régional. Aujourd’hui, face à une conjoncture économique difficile, le gouvernement tunisien mise sur une réforme de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) pour relancer cette industrie stratégique et stimuler la croissance économique.

Le phosphate est une ressource vitale pour la Tunisie. Historiquement, le pays a été l’un des principaux producteurs mondiaux de phosphate, avec des gisements abondants situés principalement dans la région de Gafsa. Toutefois, la production de phosphate a fortement diminué depuis la révolution de 2011 en raison de troubles sociaux, de grèves répétées et de problèmes de gouvernance au sein de la CPG.

Entre 2010 et 2020, cette production nationale a connu une baisse marquée, entraînant une réduction des recettes d’exportation, des répercussions négatives sur les finances publiques, et un impact sur l’emploi dans les régions minières, aggravant ainsi les tensions sociales. Cependant, d’après les données récentes, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a produit 1,75 million de tonnes de phosphate commercial au premier semestre de l’année en cours, soit une augmentation notable de 23 % par rapport à la même période en 2023, où la production s’élevait à 1,41 million de tonnes, avec une moyenne mensuelle d’environ 291 000 tonnes. Cette hausse est attribuée à la mise en service de nouveaux équipements sur les sites de production.

Autant rappeler que la production de phosphate commercial s’est considérablement rétractée au cours de l’année écoulée. Le volume de production a, dans les faits, chuté de 50% de ce qu’il était en 2011, d’où l’impact négatif sur les équilibres financiers de toutes les entreprises qui composent le secteur des phosphates.

Transport ferroviaire  du phosphate

Ces derniers jours, un Conseil ministériel a souligné la nécessité d’investir dans le transport ferroviaire du phosphate et d’aménager les espaces de conditionnement requis. De plus, l’achèvement de l’unité de production d’Om Al-Khachab à Gafsa et l’étude du projet de transport hydraulique du phosphate, qui inclut le dessalement de l’eau de mer et la production d’électricité solaire, ont été abordés.

Le transport ferroviaire joue un rôle central dans l’acheminement du phosphate depuis les mines jusqu’aux ports d’exportation. De plus, l’aménagement des espaces de conditionnement est essentiel pour garantir que phosphate est traité et stocké dans des conditions optimales avant son expédition. Cela comprend l’amélioration des installations de stockage, le renforcement des capacités de conditionnement, et l’intégration de nouvelles technologies pour maintenir la qualité des produits. Ces mesures permettraient de répondre aux exigences des marchés internationaux et d’accroître la valeur ajoutée des exportations de phosphates.

Il faut dire que malgré l’importance du secteur des phosphates pour l’économie tunisienne, la Compagnie fait face à des défis de gestion, notamment en termes d’acquisition d’équipements et d’amélioration du réseau ferroviaire, ce qui a affecté ses finances.

Cependant, grâce aux efforts déployés, la production a augmenté en 2022, soutenue par la hausse des prix mondiaux à l’exportation, améliorant ainsi les revenus financiers de la CPG. Actuellement, tout tourne autour des solutions pour renforcer la productivité du secteur et profiter de la demande mondiale croissante de phosphate.

Des coopérations internationales

Il faut dire que la coopération internationale joue un rôle crucial dans le développement du secteur des phosphates en Tunisie. À travers des partenariats stratégiques, la Tunisie peut bénéficier de transferts de technologies, d’investissements étrangers, et de meilleures pratiques en matière de gestion et d’exploitation minière. Ces collaborations permettent non seulement de moderniser les infrastructures existantes, mais aussi d’améliorer la compétitivité du phosphate tunisien sur le marché mondial. De plus, la coopération internationale peut contribuer à la formation des travailleurs locaux et à la mise en place de normes environnementales plus strictes, renforçant ainsi la durabilité du secteur.

Autant rappeler qu’en avril dernier, une réunion s’est tenue au siège du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, entre des responsables tunisiens et une délégation de la société chinoise Wengfu active dans le domaine du phosphate. Cette réunion a été l’occasion d’examiner la faisabilité du lancement des travaux de construction d’une usine de lavage de phosphate commercial d’une capacité d’environ 2,4 millions de tonnes par an au niveau de la mine d’Om Khachab  à Métlaoui.

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