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Commerce extérieur : L’Afrique, un marché d’avenir malgré les défis

Les entreprises tunisiennes ne cachent pas leur intérêt pour le marché africain, qui, malgré les difficultés d’accès, offre d’énormes opportunités en matière d’investissements et d’échanges commerciaux. La Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) et le Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), pensés et conçus pour lever les obstacles freinant le commerce intra-africain, devraient à terme stimuler les exportations tunisiennes vers des marchés autrefois inaccessibles.

Le Comesa a été la première étape franchie par la Tunisie pour dynamiser son commerce avec les marchés subsahariens, en particulier ceux d’Afrique de l’Est. En effet, la Tunisie a vu ses exportations vers les pays membres du Comesa augmenter de plus de 3 %, cinq ans après son adhésion à cette zone de libre-échange.

Bien que la crise dU Covid-19 ait eu un impact négatif sur cette dynamique naissante, des marchés comme le Kenya, Madagascar, l’Ouganda et le Rwanda commençaient à se familiariser avec les produits tunisiens. De manière générale, un impact positif à long terme est prévu sur la compétitivité de l’économie tunisienne, grâce à l’importation de matières premières exemptes de droits de douane, ce qui permet de réduire les coûts de production et de renforcer la compétitivité des produits fabriqués localement.

Malgré cette dynamique positive, des barrières non tarifaires persistent, sans oublier les difficultés logistiques qui dissuadent souvent les entreprises tunisiennes de se tourner vers ce marché. Le transport reste un obstacle majeur pour les entreprises tunisiennes visant les marchés africains. Le passage obligé par le transbordement dans les ports européens, en raison du manque de connexions aériennes et terrestres avec l’Afrique de l’Est, alourdit les coûts et allonge les délais.

La Zlecaf, un accélérateur de croissance

La ratification de l’accord de la Zlecaf en 2020 a marqué une deuxième étape majeure pour la Tunisie dans sa volonté de renouer avec l’Afrique. Cette zone de libre-échange continentale, qui promet monts et merveilles au continent, vise à lever tous les obstacles entravant le développement du commerce intra-africain. Vu l’importance et l’ampleur de cette entreprise, l’exécution de l’accord s’inscrira dans la durée. Cependant, la Tunisie fait partie des pays pionniers souhaitant faire de cet accord une force économique mondiale. En 2022, elle a rejoint l’initiative «Commerce guidé» de la Zlecaf, faisant partie des huit premiers pays africains à se préparer au lancement de l’accord, après avoir complété son offre tarifaire temporaire. À terme, la Zlecaf devrait dynamiser le commerce en Afrique et, plus largement, ses économies.

Selon une étude réalisée en 2021 par le ministère du Commerce et du Développement des exportations, la Tunisie pourrait voir ses exportations vers le continent augmenter de plus de 70 %. De plus, elle permettrait de libérer le potentiel inexploité des échanges commerciaux, de diversifier les relations économiques, et de consolider la présence des industriels tunisiens sur les marchés traditionnels tout en explorant de nouveaux horizons. La suppression des barrières tarifaires et non tarifaires contribuerait également à lutter contre les échanges informels.

Les obstacles à lever

Malgré ces perspectives prometteuses, la Zlecaf présente aussi des défis. La suppression des droits de douane pourrait entraîner une réduction des recettes douanières. Toutefois, cette perte serait compensée par l’augmentation du volume des échanges commerciaux. De plus, la libéralisation du commerce avec les pays africains se fera progressivement sur une période de cinq ans, permettant aux entreprises tunisiennes de s’adapter aux nouvelles conditions du marché. Le plan d’action mis en place par la Tunisie pour accélérer l’exécution de cet accord a permis d’identifier des actions concrètes, les listes de produits à libéraliser, ainsi que l’ensemble des accords et des réglementations à intégrer dans la législation tunisienne. Ces actions devraient faciliter l’exportation des produits tunisiens vers l’Afrique.

Cependant, au-delà des problèmes de transport, la présence de monopoles de distribution sur les marchés africains reste un obstacle majeur pour les entreprises tunisiennes. La mise en place de corridors commerciaux terrestres, facilitant le transport des marchandises sur le continent, pourrait résoudre ces problèmes de transport et de logistique qui freinent les échanges. La création de ces corridors favoriserait également le développement de zones économiques régionales. C’est pourquoi la Tunisie collabore avec d’autres pays africains, avec le soutien des institutions africaines, sur le développement d’un corridor commercial terrestre. Ce corridor, dont le point de départ sera le poste frontalier de Ras Jedir, deviendra un passage incontournable vers l’Afrique subsaharienne pour les voyageurs et les marchandises. Une fois les financements disponibles, ce corridor désenclavera les pays subsahariens concernés qui n’ont pas accès au commerce international.

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