La Presse — En dépit des files indiennes qui se forment dans les pharmacies, des personnes qui souffrent d’états grippaux et de toux persistantes, la situation virale continue d’être conforme à la normale. Le ministère de la Santé avait, en effet, déclaré, dans un communiqué, que, «contrairement aux rumeurs qui circulent sur une éventuelle épidémie du métapneumovirus de l’Homme (Hmpv) ou encore d’une reprise inquiétante du Covid-19, la situation sanitaire n’est point préoccupante et encore moins épidémique, du moins pour l’instant. D’ailleurs, seules les cellules de veille épidémiologique, en coordination évidemment avec l’OMS sont en mesure de tirer ou non la sonnette d’alarme».
Cela dit, la situation virale actuelle se trouve marquée par certains virus saisonniers, comme celui de la grippe. Cette année, et selon les données fournies par le Dr Hakim el Ghord, médecin coordinateur de la prévention contre la grippe et les maladies saisonnières aiguës, le 16 octobre 2024 à La Presse, nous aurons affaire à un cycle quinquennal du virus de la grippe, ce qui nous amène à prendre la grippe au sérieux.
Bientôt le pic de la grippe !
Il est à rappeler que le virus de la grippe compte quatre souches principales, à savoir le A H1N1, le AH3N2 ainsi que la souche B avec ses deux soulignages, soient Victoria et Yamagata. Si l’an dernier, aucun des deux soulignages du virus B n’a été détecté en Tunisie, il est probable qu’il le soit, cet hiver. Néanmoins, les souches AH1N1 et AH3N2 demeurent, indéniablement, les plus redoutables notamment pour les personnes à risques, dont les personnes âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes. Le Dr El Ghord avait, depuis, anticipé un éventuel pic de la grippe estimé à fin janvier, ou début février.
Covid-19 : éprouvant mais sans gravité
Pour ce qui est du Covid-19, plusieurs cas sont diagnostiqués, chaque jour, aussi bien dans les établissements de la santé publique que dans les cabinets des omnipraticiens. Les symptômes du virus sont connus et faciles à détecter surtout en cas de diarrhée, de vomissement, de perte de goût et d’odorat. Et malgré son impact temporaire sur le physique et sa propagation fort rapide, sa gravité s’avère être moindre.
Hmpv et bronchiolite: protégeons nos enfants !
S’agissant, par ailleurs, du métapneumovirus de l’homme (Hmpv), le Dr Riadh Daghfous, directeur général du Centre national de vigilance pharmacologique, a déclaré dimanche dernier, que ce virus datant de 2001 s’aligne parmi les virus respiratoires saisonniers. Il ne présente aucun danger, contrairement aux rumeurs qui circulent. D’ailleurs, l’OMS n’a pas émis d’alerte sur ce virus. Même les experts n’ont pas envisagé de développer un vaccin. Toutefois, il convient de prendre toutes les précautions pour prévenir la contamination des nourrissons et des enfants âgés de moins de deux ans.
La protection des enfants s’impose aussi contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite. Cette dernière, et à l’instar des virus précités, circule durant cette période de l’année. Elle affecte les enfants mais aussi les personnes âgées.
Les gestes qui sauvent
Tous les virus qui prolifèrent, actuellement, dans notre environnement peuvent être évités grâce aux gestes préventifs. On ne le rappellera jamais assez, d’ailleurs: pour se prémunir contre les virus et leurs redoutables symptômes, il est nécessaire de maintenir une distance physique par rapport à autrui, éviter les bisous, se laver fréquemment les mains à l’eau savonneuse et de se munir d’une solution hydro-alcoolique et de papiers mouchoirs une fois sorti de chez soi. Le port d’une bavette s’impose en cette période à dominante virale et ce, afin de se protéger et de protéger autrui de la contamination. Chez soi, il convient d’aérer toujours la maison, de changer le linge, les serviettes et de désinfecter au mieux, les surfaces.
• Nous avons souhaité avoir de plus amples informations sur la situation virale actuelle. Pour ce, nous avons contacté le Pr Rim Abdelmalek, spécialiste des maladies infectieuses au CHU La Rabta, et ce, sur recommandation du responsable de la communication au ministère de la Santé, en vain !