Depuis trois semaines, une pénurie de bonbonnes de gaz à usage domestique sévit dans les 13 délégations du gouvernorat de Kairouan.
La Presse — En ce temps hivernal marqué par des vents violents, on se trouve obligé de cuisiner au feu de bois ou au charbon. En outre, beaucoup de gargotiers, de coiffeurs et de petits commerces sont à l’arrêt et regrettent l’anarchie dans la distribution des bouteilles de gaz dans un gouvernorat comme celui de Kairouan où beaucoup d’habitants n’ont pas accès au gaz de ville.
D’ailleurs, tous les matins, vers 6h00, on assiste à de longues files d’attente de citoyens, de chauffeurs de taxis et de camions devant la société de distribution à Rakkada, à 8 km de Kairouan.
Et ce qui est regrettable, c’est que les chauffeurs de camions sont devenus des spéculateurs et se dirigent vers les mêmes commerces et laissent la plupart des épiceries sans bouteilles de gaz. Il va sans dire que les prix pour chaque unité varie de 10 à 30D! Ainsi, face aux besoins pressants des citoyens, les spéculateurs n’en font qu’à leur tête.
A titre d’exemple, une petite boutique «drugstore» située au quartier d’El Menchia vend chaque jour 55 bouteilles à 55 citoyens qui ont, au préalable, soit la veille, laissé leurs bouteilles vides pour l’acheter le lendemain pleine en payant 10D.
Evidemment, le propriétaire de cette boutique inscrit sur un cahier le nom de ceux qui ont fait la commande.
Donc, les citoyens en ont ras-le-bol de ces bousculades à 6h00 du matin, des attroupements devant certains commerces «chanceux» approvisionnés par leurs amis chauffeurs de camions.
Rappelons que 3.360 bouteilles de gaz sont distribuées chaque jour dans les sociétés de Rakkada, de Oueslatia et de Bouhajla. Et malgré les équipes de contrôle relevant de la Direction régionale du commerce pour superviser le processus de distribution, on continue de dissimuler ces bouteilles de gaz dans des dépôts anarchiques pour les revendre à des prix exorbitants. D’ailleurs, un certains nombre de bouteilles ont été saisies.