Demain, journée de colère des médecins : Un secteur en ébullition !

La mort tragique de Dr Badreddine Aloui a créé une onde de choc dans tout le secteur de la santé. Après la «révolte» des jeunes médecins, vendredi dernier, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a annoncé une journée de colère demain,  mardi, dans tous les secteurs de la santé. Dans un communiqué rendu public, le Cnom revendique notamment la mise en œuvre «immédiate» des décisions prises à l’issue du dialogue social, en 2019, pour la réforme du système de santé et l’amélioration des services fournis aux citoyens.

 L’ombre du tragique décès du jeune médecin résident à l’hôpital de Jendouba Dr Baderddine Aloui plane toujours. Certes, l’accident est si tragique et douloureux, mais il devrait nous rappeler les tristes réalités de l’infrastructure hospitalière défectueuse. Sauf que ce drame a été précédé par des scandales et des morts inutiles, sans que l’état de négligence et de laisser-aller inadmissibles ne soit mis sur la sellette.

Alors que le ministère de la Santé a annoncé, samedi, une série de limogeages de responsables, tout le secteur de la santé est en ébullition. En effet, le directeur général des structures de la santé publique, le directeur général du Centre d’études techniques de maintenance biomédicale et hospitalière, le chef de la commission médicale dudit hôpital, la directrice adjointe de l’hôpital régional de Jendouba, la chargée de la direction de l’administration régionale de la santé à Jendouba, ont été tous démis de leurs fonctions, sur décision du ministre de la Santé Faouzi Mehdi.

Le ministre a également décidé de suspendre le responsable chargé des travaux de maintenance à l’hôpital régional de Jendouba, suite au décès du médecin résident Badreddine Alaoui après sa chute, jeudi dernier, d’un l’ascenseur endommagé de l’hôpital de Jendouba.

Sur fond de ce drame, il a été également décidé d’affecter une équipe regroupant toutes les parties intervenantes pour inspecter les procédures de sécurité dans les hôpitaux publics, et de les évaluer afin de remédier à tout dysfonctionnement et assurer la sécurité des patients et des travailleurs dans les hôpitaux. Selon le ministère, cette mission a été confiée au colonel major Abdeljabbar Khlouli, directeur de la maintenance et des études techniques à l’hôpital militaire de Tunis.

Secteur sous tension !

La mort tragique de Dr Badreddine Aloui a créé une onde de choc qui a ébranlé tout le secteur de la santé. Après la «révolte» des jeunes médecins, vendredi dernier, le Conseil national de l’ordre de médecins (Cnom) a annoncé une journée de colère, demain mardi, dans tous les secteurs de la santé. Dans un communiqué rendu public, le Cnom revendique notamment la mise en œuvre «immédiate» des décisions prises à l’issue du dialogue social, en 2019, pour la réforme du secteur de la santé et l’amélioration des services fournis aux citoyens.

L’Ordre des médecins qui se dit solidaire des différents mouvements de protestation visant à améliorer les conditions d’exercice des médecins, annonce la tenue, aujourd’hui lundi, d’une conférence de presse pour revenir sur la «crise étouffante que connaît le secteur de la santé».

C’est dans ce même contexte de tension et de colère qu’un collectif de structures syndicales des professionnels du secteur de la santé publique a appelé à observer «Une journée de colère nationale», demain sur le thème «Sauve ton hôpital, sauve ta vie». La Fédération générale de la santé, les Syndicats des médecins, pharmaciens et dentistes des hôpitaux universitaires, les Ordres des médecins, des pharmaciens, des dentistes de la santé publique et l’Association tunisienne des jeunes médecins (Atjm), ont indiqué, dans ce sens, qu’ils ont appelé tous les professionnels de la santé publique relevant du ministère de la Santé, à participer à une «Journée nationale de colère», conformément à laquelle tous les services de santé académiques et non urgents seront suspendus.

Au fait, pour le personnel de la santé, c’est une mort de trop. Un décès qui témoigne de l’état de décrépitude du système de santé tunisien. Le décès de Badreddine Aloui, ce jeune médecin de 26 ans, qui est décédé après avoir chuté de 10 mètres dans une cage d’ascenseur de l’hôpital de Jendouba, jeudi dernier, a en effet, rouvert le débat autour d’un constat pourtant connu : l’infrastructure hospitalière tunisienne dans beaucoup de régions est «scandaleuse», comme le confirment les professionnels de la santé.

Même au cœur de cette crise pandémique et malgré les fonds mobilisés au profit de nos hôpitaux, les photos de services des urgences débordés ou de patients équipés d’un masque à oxygène en quête d’une place dans des salles bondées et allongés par terre nous en disent long sur cette triste réalité et montrent qu’il n’y a pas eu d’améliorations notables.

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