La violence à l’égard du genre : Deux millions de dollars mobilisés par le Canada

L’ONU Femmes et le Pnud ont lancé, le 8 mars 2021, le programme «lutter contre la violence», basé sur le genre (VBG) post-Covid-19 en Tunisie, financé par le gouvernement du Canada. Ce programme, qui s’est étalé sur deux ans, a été institué dans le but de mettre fin à la violence basée sur le genre, en particulier la marginalisation socioéconomique exacerbée par les retombées socioéconomiques de la pandémie Covid-19 et les mesures de confinement qui lui avaient été associées.

Représentante Résidente de ONU Femmes pour la Tunisie et la Libye, Mme Begoôa Lasagabaster a affirmé que le programme de lutte contre la violence basée sur le genre (VBG) post-Covid-19 est essentiel pour garantir que les femmes et les filles, y compris les personnes handicapées, ne continuent pas de souffrir d’un environnement hostile qui les rend vulnérables à la violence basée sur le genre. Elles ont le droit de jouir, librement et en toute sécurité, de leurs libertés publiques et de leurs droits économiques.

Visant à bénéficier directement à 2.800 Tunisiens, à travers lesquels 51.000 sont indirectement touchés, y compris les femmes vulnérables et marginalisées, ce programme vise à donner aux femmes et aux filles l’accès à de meilleurs services en plus de la capacité de subvenir économiquement à leurs besoins tout en améliorant leur confiance en elles et leurs compétences commerciales, et en accroissant le soutien financier qui leur est accordé.

«Marginalisation socioéconomique»

«Malheureusement, suite à la pandémie, un nombre plus important et disproportionné de femmes et de filles se heurtent encore à la violence, à la discrimination et à la marginalisation socioéconomique. En appuyant cette initiative, le Canada soutient l’élaboration de politiques et la mise en œuvre de programmes visant l’égalité des genres et l’élimination de toutes les formes de violence basée sur le genre», selon Patrice Cousineau, ambassadeur du Canada en Tunisie.

Notre interlocuteur a ajouté que ce projet est financé à hauteur de 2 millions de dollars par le gouvernement du Canada. Nous sommes conscients que la relance post-pandémie ne peut se faire sans que nous ne portions une attention particulière aux problèmes systémiques et que nous ne nous penchions sur l’iniquité des femmes qui sont confrontées et qui sont exacerbées par la crise de ce projet qui s’ajoute aux nombreux projets de coopération et de développement appuyés et financés par le Canada en Tunisie dans des secteurs tels que la gouvernance locale, l’enseignement supérieur, l’entrepreneuriat féminin et la défense des droits des femmes. Ce n’est un secret pour personne que les femmes font face à des obstacles qui les empêchent de réaliser leur plein potentiel à cause de diverses raisons liées à la discrimination, le harcèlement, la violence fondée sur le genre ou le manque d’opportunités, de liberté et de soutien. Nous sommes convaincus que chacun et chacune d’entre nous ont un rôle à jouer pour faire de l’égalité des genres une en cette Journée internationale des femmes, mais aussi tous les jours, nous devons valoriser les contributions des femmes, défendre leurs droits et écouter leurs voix.

« Politique d’aide internationale »   

Et l’ambassadeur du Canada d’ajouter : « Ensemble, nous pouvons bâtir un monde où les femmes et les filles n’auront plus à se heurter à des murs ou à des plafonds de verre, un monde où elles seront libres de leur plein potentiel. C’est dans cet esprit, et pour renforcer davantage cette dimension au Canada et dans nos pays partenaires, que la politique d’aide internationale féministe du Canada insiste principalement sur l’égalité des genres et la croissance inclusive pour éliminer la pauvreté et bâtir un monde plus pacifique et plus inclusif ».

Dans la mise en œuvre de ce programme, ONU Femmes et le Pnud travaillent en étroite collaboration avec les partenaires nationaux, et principalement le ministère de la Femme, de la Famille et des Seniors, ainsi que la société civile, les médias et le secteur privé, afin de veiller à ce que femmes et hommes, filles et garçons, soient pleinement conscients de la prévalence de la violence basée sur le genre, y compris la marginalisation socioéconomique, et deviennent des acteurs-clés de son éradication en Tunisie.

De son côté, Steve Utterwulghe, Représentant Résident du Pnud en Tunisie, a révélé que « Le Pnud appuie en Tunisie toutes les personnes vulnérables, particulièrement les femmes victimes de violences et en situation de paupérisation, en favorisant leur réinsertion et leur résilience économique. Elles sont les plus touchées par les conséquences socioéconomiques de la reconstruction sera possible au niveau communautaire ».

La pandémie sans précédent de la Covid-19 a, en effet, exacerbé les défis préexistants auxquels les femmes et les filles sont confrontées dans la libre jouissance et l’expression de leurs droits humains. La Covid-19 a, non seulement, eu des effets dévastateurs sur la santé, l’économie et la société en Tunisie, mais a aussi contribué à l’accélération de la violence basée sur le genre sous toutes ses formes. En mars 2020, 49% des appels reçus par la ligne verte «1899» du ministère de la Femme, de la Famille et des Seniors ont été effectués par des femmes, victimes de marginalisation socioéconomique. Par ailleurs, selon une étude du Pnud et du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, la pandémie de la Covid-19 pourrait aggraver le taux de pauvreté monétaire le faisant passer de 15,2% à 19,2% avec un impact plus fortement ressenti sur les femmes (19.7% pour les femmes contre 18.7% pour les hommes).

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