IL ne vient pas à l’esprit de ceux qui ignorent que la Tunisie traverse une étape importante de son histoire de s’interroger sur les exigences du moment. Nombreuses et variées sont les prises de position conditionnées et la plupart du temps dénaturées. La plus évidente a trait à ce que l’on peut qualifier de morale, d’exemplarité et d’honnêteté. Sans aller jusqu’à parler d’esprit de solidarité et d’entraide. L’indifférence croissante face aux contraintes et obligations pressantes auxquelles fait face le citoyen, l’insensibilité et l’insouciance à son pouvoir d’achat font écho à une distorsion sans précédent.
Le Président de la République ne cesse de parler des parties qui œuvrent à affamer le peuple en monopolisant les produits alimentaires dans le cadre d’une politique visant à faire souffrir davantage les Tunisiens. Il continue toujours à pointer du doigt les circuits de distribution qui, selon lui, affament le peuple, ainsi que les lobbies de la corruption qui sont derrière. L’incapacité à mettre fin aux pratiques de monopole et de spéculation et aux tentatives de contrôle des prix a engendré un sentiment d’impunité chez les différents contrevenants. Cela est visible dans les pratiques auxquelles ils s’adonnent. Mais aussi et surtout dans la manière avec laquelle les besoins et la survie des Tunisiens sont appréhendés.
Il ne fait aucun doute que la liberté de manœuvre est inextricablement liée à tout un réseau représentatif du monde de la corruption. Il est évident que les différents acteurs sont protégés à différents niveaux. L’absence de réaction à l’appel du Président de la République aux commerçants pour réduire les prix des produits alimentaires constitue une défiance et un ombrage pour l’Etat et pour ses institutions. Plus grave encore : de l’avis même du Président de la République, les prix ont augmenté de nouveau à l’appel de partis politiques bien connus.
Faut-il recourir aux représailles pour garantir le respect de la loi et mettre chaque partie devant ses responsabilités ? En attendant, le Tunisien continuera à subir le détournement et la perversion de ceux qui ont fait du monopole et de la spéculation non seulement un mode d’emploi, mais aussi une vocation pour affamer le peuple.
On n’est pas censé ignorer les réelles motivations des uns et des autres. Les intérêts qui motivent, qui conditionnent tout un milieu, selon des considérations à géométrie variable. Ce qui est vraiment triste, c’est que certains esprits malintentionnés tentent de profiter de cette affaire pour ressurgir. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer. Les convictions peuvent ne pas être les mêmes, mais l’intérêt du pays devrait rester un dénominateur commun. Le redressement auquel aspirent les Tunisiens devrait passer par les mains tendues et non pas par les calculs personnels et partisans…
Sami Benyoussef
27 août 2021 à 15:37
ca se voit qui est corrompu dans ce pays et continent!