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Biodiversité en péril | Le FEM disposé à financer de futurs projets de conservation des écosystèmes marins en Tunisie

De l’envoyée de TAP Mariem Khadhraoui

Le projet régional ayant pour slogan « Reconstruire une Méditerranée bleue et plus forte» permettra à la Tunisie de bénéficier de financements qui pourraient aller jusqu’à 20 millions d’euros.

La Tunisie pourrait bénéficier de davantage de financements pour conserver ses aires marines protégées pendant les prochaines années, restaurer ses écosystèmes marins et réaliser de nouveaux projets de conservation marine.

Le projet régional ayant pour slogan « reconstruire une Méditerranée bleue et plus forte» permettra à la Tunisie de bénéficier de financements qui pourraient aller jusqu’à 20 millions d’euros », a affirmé, hier, à TAP, Claude Gascon, directeur de l’unité de gestion du programme GEF (programme de micro financements du Fonds pour l’environnement mondial (PMF/FEM), lors d’une rencontre organisée par l’Alliance universelle pour la protection marine (Global Alliance for Marine protection ), une alliance fraichement créée, le 4 septembre 2021 en marge du Congrès mondial de la biodiversité à Marseille, pour agir en tant que communauté mondiale des acteurs intervenant dans la protections des Aires marines. Le fonds méditerranéen « MedFund », crée par la France, la Tunisie et Monaco, qui fait partie de cette alliance, est chargé d’exécuter le programme en collaboration avec MedPan. « Nous allons entamer un dialogue avec les autorités tunisiennes, en premier lieu, le ministère de l’Environnement, pour connaitre les besoins du gouvernement en fonds nécessaires pour conserver les écosystèmes marins et les Aires marines protégées (AMP), définir des projets et ensuite débloquer des financements au profit de 5 projets de conservation, au maximum », a précisé le premier responsable, du FEM.

Et d’ajouter « nous voulons créer un impact réel sur les zones marines protégées en Tunisie dans le cadre de ce projet qui sera lancé effectivement, en juillet 2022 ». Le projet « Reconstruire une Méditerranée bleue et plus forte » a pour objectif de renforcer l’efficacité de la gestion et le financement des AMP méditerranéennes face aux changements globaux et offrant des avantages socio-écologiques à long terme en Méditerranée dans un post contexte de reprise Covid-19, a-t-on rappelé lors de la rencontre de dimanche, à Marseille.

A long terme, il vise à sécuriser la gestion efficace des AMP existantes et nouvelles dans les pays tiers de la Méditerranée, dont la Tunisie, l’Albanie, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Liban et le Monténégro. La Tunisie avait déjà bénéficié, depuis avril 2020, d’un financement de 900.000 euros (plus de 2,8 millions de dinars tunisiens) de MedFund, pour réaliser des projets de conservation de la biodiversité marine dans les îles de Kuriat (Monatir), de la Galite (au large de Tabarka), de Kneiss (au sud de Sfax), de Zembra et de Zembretta (Nord-est de Tunis).

Interrogés sur les résultats des actions menées sur ces sites en Tunisie, le directeur exécutif de MedFund, Romain Renoux a déclaré à TAP que les projets sont en cours et qu’un rapport final sera établi dans trois ans pour évaluer les interventions du fonds et les actions menées sur le terrain. « Nous avons établi des partenariats avec des ONG locales en coordination avec l’APAL et l’ANPE et réalisé un rapport initial sur l’état de la biodiversité dans les zones cibles, mais il faut attendre jusqu’à la fin des conventions (5 ans), pour établir le rapport final et juger de l’efficacité des interventions pour pouvoir décider ensuite de renouveler les engagements », a-t-il encore dit. Le responsable a cité, par ailleurs, le financement des coûts de gestion opérationnelle et des actions d’éducation à l’environnement, en tant que difficulté majeure rencontrée en Tunisie. « Notre objectif est d’assurer une gouvernance partagée qui garantit la protection des ressources et ne les épuise pas, et ce à travers une exploitation durable, en associant les communautés locales et en créant des sources de revenus, comme cela a été fait pour les ramasseuses de palourdes par exemple », a-t-il développé.

En effet, l’écosystème marin tunisien se porte mal en dépit des efforts déployés pour le protéger. Cette situation est due à la pollution causée par le transport maritime et la pêche intensive non contrôlée dans les eaux du pays. Le pays renferme, pourtant, un grand nombre de sites qui pourraient être décrétés comme aires marines protégées, dont la grande majorité sont des sites Ramsar (15 sites d’importance internationale). Néanmoins, le processus de création de ces aires reste toujours long et complexe et nécessite plusieurs années pour une mise en place effective (10 à 20 ans). Pour mémoire, l’un des objectifs du projet « Reconstruire une Méditerranée bleue et plus forte », est de financer à long terme 20 aires marines protégées désignées au niveau national. Pour Hedi Chebili, directeur de l’environnement et de la qualité de la vie au ministère de l’Environnement et des Affaires locales présent à Marseille, l’Alliance des acteurs de la conservation marine, qui vient de voir le jour à Marseille, va certainement aider à réaliser les objectifs assignés en matière de conservation de la biodiversité terrestre et marine en Tunisie et ailleurs. La Tunisie tend à adopter en concertation avec la communauté internationale et dans le cadre de sa stratégie et plan nationaux pour la protection de la biodiversité à ce qu’au moins 30% des zones terrestres et maritimes, en particulier les zones revêtant une importance particulière pour la biodiversité et ses contributions aux populations, soient, d’ici 2030, conservées grâce à des systèmes de zones protégées et d’autres mesures de conservation efficaces et équitables, représentatives sur le plan écologique et bien reliées entre elles et intégrées dans le paysage terrestre et marin. Cet objectif sera soumis pour approbation entre octobre 2021 et avril 2022, lors de la tenue de la COP 15 de la biodiversité en Chine. « Il s’agit d’un objectif ambitieux qui nécessite non seulement une forte volonté et une vision globale, mais aussi des mesures, au plan national et régional, des actions concertées et concrètes sur le terrain et un soutien des partenaires et des bailleurs de fonds régionaux et internationaux », note Chebili.

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