Chassez le naturel, il revient au galop. Que l’actualité soit porteuse de bonnes ou de mauvaises nouvelles, certains acteurs politiques n’hésitent pas, lorsque l’occasion se présente, à vouloir à tout prix récupérer les événements. Ce qui est vraiment triste, c’est que des esprits attentistes et trompeurs veulent profiter du moindre malaise pour ressurgir. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer. Ils ont l’art d’amadouer le peuple en lui faisant croire que leurs adversaires se trompent et qu’ils sont les seuls capables de concrétiser ses aspirations. En réalité, leur objectif n’est autre que d’amener les Tunisiens à adopter leurs positions.
C’est le cas notamment de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, qui continue à jouer au mauvais perdant et ne cesse de faire de la récupération politique par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. Cette fois, il appelle à engager des poursuites judiciaires à l’encontre du Chef de l’Etat et demande à toutes les forces nationales à se mettre d’accord sur une personnalité politique capable de diriger le pays durant la prochaine période. Un appel contraire aux principes de la Révolution, à l’honneur et au devoir d’un ancien président de la République.
Sur la même lancée, le député “gelé” de la Coalition Al Karama, Yosri Dali, va encore plus loin. Pour lui, les forces armées et sécuritaires qui soutiennent les décisions du Président de la République rendront des comptes aux Tunisiens et seront poursuivies à cet effet.
Il est clair que la crise qui ne cesse de conditionner le paysage politique est pleine de confusion et d’imbroglio. Elle est synonyme de rechute dans les méandres du marasme, puisque le seul perdant sera, encore une fois, la Tunisie. D’ailleurs, les excès et les dépassements de certaines parties font froid dans le dos. Il est fort à parier sans se tromper que c’est tout l’environnement qui entre dans une phase très compliquée dont l’issue est incertaine et surtout difficile à cerner. La récupération politique devient ainsi inéluctable pour certains, notamment lorsqu’il s’agit de tirer profit. Il faut dire que la situation continue à empirer à cause de multiples interférences aux desseins inavoués. Une situation qui engendre un mode de comportement qui oublie trop souvent la notion de respect et d’échange.
L’on sait que dans tout regroupement humain, il y a des moments de tension dus aux divergences et à l’incompréhension. Mais l’ampleur de certains dérapages est plus qu’une incompréhension. Elle étale au grand jour un malaise de plus en plus refoulé chez certaines personnes sans scrupule qui livrent « une guerre » sans merci à leurs adversaires politiques, en faisant feu de tout bois. Engagés dans un conflit sur fond de règlement de comptes, elles piétinent l’action politique et font le procès des autres avec beaucoup de sous-entendus démagogiques…