Les abcès cornéens représentent une réelle menace pour la vision. Selon l’OMS, ils sont à l’origine de 5,1% de la cécité chez le total des non-voyants à travers le monde et représentent la quatrième cause de cécité et de malvoyance.
L’origine des abcès cornéens peut être bactérienne tout comme elle peut s’avérer mycosique ou parasitaire. Cela dit, l’origine est bactérienne dans 95% des cas. Mais dans tous les cas, il s’agit de la « survenue d’un infiltrant cornéen, en regard d’une ulcération épithéliale ». La gravité de cette altération est considérée comme une urgence ophtalmologique puisqu’à défaut d’un traitement approprié et à temps, le risque de cécité est majeur.
Certes, l’introduction inopportune d’un infiltrant ou d’un micro-organisme dans la cornée présente des risques notables. Cependant, ces derniers sont de taille surtout en la convergence de plusieurs facteurs concomitants. Un abcès de la cornée trouve, immanquablement, un terrain favorable à son développement dans le cas où l’épithélium est affecté et où les systèmes de défense cornéens sont altérés. Ce qui est redoutable, c’est que la guérison n’est point évidente même avec un traitement adéquat et à temps. Le spectre de la cécité rode toujours même sous traitement.
Résultats de l’étude prospective du CHU Farhat Hached
Le service d’ophtalmologie au CHU Farhat Hached à Sousse avait réalisé une étude rétrospective sur un échantillon représentatif de 100 patients, admis pour abcès cornéens, et ce, pour la période comprise entre le 1er janvier 2013 et le 30 septembre 2017. Sur les 100 patients observés, l’un souffrait d’abcès cornéens affectant les deux yeux.
Cette étude avait démontré que 30% des cas étaient dus à un traumatisme oculaire non perforant, 27% aux chirurgies ophtalmiques, 12% au port des lentilles de contact, 13% au diabète et 3% à une corticothérapie. Le délai moyen des consultations était d’environ deux semaines.
La localisation des abcès cornéens examinés était centrale dans 47,3% des cas, para-central dans 23,8% des cas, périphérique dans 25,7% des cas et englobant la cornée dans sa totalité dans 3% des cas.
Dans 57,4% des cas, la taille moyenne de l’abcès était comprise entre 2 et 4 mm avec un extrême de 9 mm.
Quant à la tranche d’âge la plus touchée par les abcès cornéens, elle était celle des séniors âgés entre 70 et 80 ans. Pour cette tranche d’âge, les facteurs propices aux abcès étaient essentiellement les pathologies de surface oculaires, les actes chirurgicaux oculaires ainsi que le diabète. Pour les jeunes, le principal facteur à risque était le port des lentilles de contact.
Pour traiter comme il le faut un abcès cornéen, des examens cliniques de pointe sont à effectuer, notamment un écouvillonnage conjonctivo-cornéen associé ou non à un grattage cornéen ainsi qu’un prélèvement du boitier et/ou des lentilles de contact en cas de port de lentilles de contact.
Grâce à la culture microbiologique et à l’analyse des facteurs à risques, les spécialistes peuvent administrer le traitement le mieux indiqué au cas par cas et garantir une meilleure prise en charge des patients atteints par les abcès cornéens.
Source : www.ncbi.nlm.nih.gov