L’intérêt supérieur de la nation, qui concerne peuple, générations futures et même mémoire collective et honneur du pays, ne doit en aucun cas être mis en jeu. Personne ne doit penser s’aventurer à lui porter atteinte. C’est cette vérité qui doit aujourd’hui être rappelée et martelée car les conflits qui risquent d’emporter le pays dans leur tourbillon semblent s’amplifier.
Adieu, dans ce cas, stabilité politique et sociale, visibilité, climat propice aux grandes réformes, lutte contre la corruption et investissements directs locaux et surtout étrangers, etc. Sachant que les facteurs de production sont devenus très coûteux pénalisant, ainsi, fortement la compétitivité de l’entreprise, le consommateur et partant la compétitivité générale de notre pays.
D’où la descente aux enfers de la récession, surtout que le budget actuel de l’Etat accuse un déficit de 8 milliards de dinars et que, super-endetté, l’Etat est appelé à débourser 16 milliards de dinars au cours de cette année, rien que pour s’acquitter du principal de l’échéance, et à s’endetter davantage afin de rester debout. Cela sans oublier que l’année agricole en cours s’annonce très difficile et que les prix des denrées stratégiques importées continuent leur flambée.
La sagesse est donc la vertu qui doit régner, surtout en ce moment, et ce, comme nous l’avons répété plusieurs fois ici même. Il en est de l’intérêt supérieur de la nation. Un accord gagnant-gagnant doit, donc, être conclu, le plus tôt possible entre les forces vives de la nation, et ce, dans le but de sauver le pays puis de le reconstruire et le développer.
Sauver le pays veut dire sauver d’abord son économie. Et tout le monde sait que l’économie est comme le sang pour un corps et qu’elle a besoin d’y circuler et de se réoxygéner (l’argent frais). C’est l’effet de la respiration, fonction vitale qui ne doit pas s’arrêter et doit s’accélérer afin de permettre tout effort supplémentaire. Mais elle doit systématiquement permettre un apport adéquat d’air frais, donc d’oxygène.
Or, et c’est connu, les conflits sont comme les gaz toxiques, dont l’émanation ainsi que leur étendue dans l’espace et dans le temps risquent de nuire irremédiablement à tout organisme vivant et même de provoquer sa mort. Il est donc vital pour notre pays que les conflits de tous genres cessent.
Avec le second tour des «Législatives » prévu pour ce dimanche, la situation du pays risque de devenir encore plus compliquée, puisque plusieurs forces politiques sont déjà contre le remodelage unilatéral du régime et de ses rouages (légalité, absence de la seconde chambre, durée du mandat, exercice, projets et programmes de politiques publiques à concevoir…)
Cela en plus du fait que les candidats se sont, pour la plupart d’entre eux, focalisés sur des questions locales souvent ponctuelles comme s’ils se présentaient pour des élections locales ou bien donnant l’impression qu’ils vont se substituer au pouvoir exécutif et même à l’administration publique.
Des promesses qui risquent de rester sans résultats et d’entraîner ainsi la révocation du député mis en cause (article 61 de la «constitution» de 2022).Chose possible et même prévisible, autre facteur d’instabilité, tellement le peuple s’attend à une amélioration palpable de ses conditions de vie (dégradation du pouvoir d’achat, pénurie des denrées de première nécessité, insécurité, hygiène publique en régression, flou,…)
A cela, il faudrait prendre en considération le ras-le-bol de l’ensemble des catégories sociales et la démission quasi-totale de tout notre peuple. Une attitude que l’on pourrait illustrer par l’abstention record ayant marqué le scrutin du 17 décembre 2022 (90% d’abstention, environ). Abstention qui risque de se répéter ou même de s’accentuer car certains électeurs seront appelés à des candidats n’appartenant pas à leur localité ou délégation territoriale.
Toutes ces situations critiques doivent prendre fin. Les voix sages doivent s’élever afin d’éviter le pire. Nous devons tous nous mettre d’accord pour mettre fin aux énergies négatives et destructrices qui semblent hélas aujourd’hui prendre le dessus et arrêter définitivement le processus de décomposition de notre société.
Devant la rupture consommée, entre le pouvoir en place et bon nombre de forces politiques économiques sociales et intellectuelles, qui contestent aussi bien la forme que le fond de la gouvernace actuelle de l’Etat, la sagesse est donc devenue notre unique salut. Celle-ci impose à tous de se réunir autour d’une même table.
Il faudrait calmer l’ardeur des uns et des autres et procéder à une analyse critique, sereine et bien outillée de la situation afin de concevoir les solutions adéquates et les mettre en œuvre. Chose facile, car les projets sont disponibles. Il s’agit de les examiner puis de les adopter.
Pour cela et comme nous l’avons, ici même, plusieurs fois répété, toutes les structures doivent être associées à ce débat et un congrès national devrait prendre les rênes du pays pour une transition réelle et à tous les niveaux.
(*) III et fin