Le projet d’amendement de la loi sur les associations va-t-il recadrer  les structures sportives ?: Pour délivrer le sport tunisien

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Le projet de loi organique relatif à l’organisation des associations est à l’examen du côté du palais de La Kasbah. Ce projet, il y a un bon bout de temps qu’on en a parlé. Et puis, ce fut un silence qui a inquiété plus d’un. Il a suffi qu’on en reparle pour que le monde du sport se mette en effervescence.

En effet, les réformes intéressent en premier lieu une société civile qui a perdu le sens de la mesure et des responsables qui ont complètement dévié des objectifs.

Rappelons que le projet de loi s’inscrit dans le cadre des réformes législatives, visant à encadrer l’activité des composantes de la société civile, à moderniser les mécanismes de création des associations et à encadrer leurs activités, en respectant l’équilibre entre la liberté d’organisation des structures associatives et le contrôle de leurs systèmes financiers. Objectif ultime : consolider leur contribution à réaliser l’intérêt général et le développement économique et social, conformément aux principes de l’État de droit et des institutions.

La mise en place de nouveaux mécanismes, modernes, qui respectent la liberté de s’organiser, de se réunir et d’agir pour promouvoir la vie associative, ne relève pas de  l’empirisme qu’empruntent bon nombre d’associations, qui ont trouvé le champ libre, pour embrigader et assujettir les idées, fausser leur jugement par rapport à leurs concitoyens et vis-à-vis d’un monde qui évolue et qui ne souffre plus la médiocrité  et l’indigence actuellement présentes en force.

Bien au contraire, on a fini par comprendre, de par le monde, que la frontière entre le public et le privé  est une réalité fluctuante. D’où la nécessité de mettre en place des structures organiques à même de promouvoir des activités qui soutiennent les efforts de l’Etat  et encouragent l’initiative individuelle.

C’est la raison pour laquelle cette loi organique est importante. La Tunisie a emprunté une voie choisie par la majorité. Sa jeunesse a prouvé qu’elle valait quelque chose et la meilleure preuve, ce sont bien ces impressionnants succès, que nos filles et garçons conquièrent un peu partout dans le monde. Ces nouvelles générations sont actuellement barrées par une réglementation qui consolide la platitude et la banalité et renforce la mainmise de forces occultes qui tirent vers l’arrière.

Comment expliquer que dans un pays pionnier, qui a contribué à l’évolution de bien des secteurs au niveau du sport et de la jeunesse, qui s’est imposé sur les plus hautes marches des podiums, on accepte de voir des responsables encore en place depuis plus de quinze ans ?

L’entrée en vigueur d’une loi mûrement réfléchie est de nature à mettre chacun à sa place, tout en déblayant le chemin pour de nouvelles idées que de nouveaux hommes et femmes amèneront pour mettre sur orbite une autre politique, une nouvelle approche, dans la conduite des affaires sportives ou relevant de l’expansion d’une jeunesse qui bat le pavé d’impatience.

Il est bien entendu que l’ARP aura à examiner cette loi. Sa mise en application à la veille de cette année sportive naissante, son entrée en vigueur à l’orée d’un nouveau cycle olympique, représentent des repères importants.

Le sport, tout comme la jeunesse, cette vie associative sous tous ses aspects, ont besoin de cet ultime coup de reins pour s’affermir et s’affirmer.

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