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Ils ne vont pas tarder à garnir leurs enseignes de guirlandes et de boules étincelantes pour annoncer les festivités relatives à la célébration du Nouvel An administratif. Les hôtels, les restaurants et même les salons de thé usent de ces accessoires attractifs pour attirer l’attention des éventuels clients désireux de passer la soirée du Nouvel An dans un cadre autre que celui casanier. Et c’est toujours durant les deux dernières semaines de décembre que le programme festif prend forme, permettant aux fêtards de savoir, à l’avance, sur quel pied danser !
La Presse — Dans l’un des hôtels quatre étoiles de Tunis, situé à el Manar, Nesrine Aouichi, gouvernante, presse le pas pour démarrer sa journée de travail. Elle anticipe sur les préparatifs du Nouvel An : «Les deux dernières semaines de décembre, voire de l’année qui touche à sa fin, ont toujours cette particularité qui confère à tout l’hôtel un aspect festif. On commence par quelques touches de déco et on passe la vitesse supérieure au fur et à mesure que la soirée du nouvel an s’approche. Il est impératif, que chaque coin et chambre de l’hôtel soient décorés en prenant soin d’innover à chaque fois».
Répondre favorablement à tous les goûts
L’hôtel dans lequel travaille Nesrine est classé comme étant un appart-hôtel. Il propose des chambres qui ressemblent plus à un petit appart puisqu’elles disposent toutes d’un lit, un petit salon, d’une salle d’eau et d’une kitchenette. Les clients y viennent pour se reposer, notamment dans le cadre d’un séjour médical à Tunis ou encore pour visiter le pays. En revanche, les clients propres à la soirée du nouvel an sont souvent des familles ou des groupes d’amis, provenant d’Algérie et de Libye. Pour leur garantir une soirée mémorable, la direction de l’hôtel s’informe, au préalable, sur les affiches des concurrents et étudie le rapport qualité-prix. «Mais dans tous les cas de figure, un organiste sera présent pour animer la soirée et répondre favorablement à tous les goûts», ajoute la gouvernante.
Hors budget !
Il faut dire que la soirée du Nouvel An n’est plus à la portée de tous. La flambée des prix est telle qu’il devient difficile pour un père de famille, et encore moins pour un jeune, de se hasarder à célébrer l’année qui commence dans un hôtel ou dans un restaurant. «Personnellement, je célèbre toujours le nouvel an en famille, à la maison. C’est un choix. Je trouve cela beaucoup plus convivial», indique Safa Ben Guaddour, étudiante. Elle ne tarde pas à avouer : «Franchement, qui d’entre nous n’aime pas sortir et faire la fête ? Sauf que ce n’est plus à la portée de monsieur-tout-le-monde. D’ailleurs, il faudrait un budget minimal de 500DT. Il faut être motorisé et avoir de la compagnie qui accepte de payer, elle aussi, 500DT pour une soirée…».
Question de priorités, de principes
Interrogé sur la question, Mohsen, père de famille, ne parvient pas à retenir son rire. «Mais de quelle soirée parlez-vous ? Ce qui me taraude l’esprit en ce moment même c’est par quel moyen j’honorerai mes engagements par rapport aux cours particuliers de mes enfants, les factures et les dépenses relatives aux sorties spécial vacances d’hiver. Quant à la soirée du Nouvel An, elle se limitera à un dîner en famille et un gâteau fait maison», explique-t-il. Pour Elyes Barros, propriétaire d’un café au centre–ville de Tunis, l’ambiance durant les soirées du Nouvel An n’a rien d’encourageant. «Avant, je passais les soirée du Nouvel An dans les hôtels et les restos. Sauf que c’était en raison de mes engagements professionnels en tant que cadreur photographe. Sinon, j’éviterai d’y mettre les pieds. Que dire alors de nos jours où les jeunes, déchaînés, n’hésitent pas à générer des problèmes là où ils vont», fait-il remarquer.
Un pack conforme aux normes…
Pas intéressantes pour certains, hors budget pour d’autres, les soirées du Nouvel An obéissent à toute une logique forfaitaire, qui pourrait pourtant sembler absurde pour certains. Khaled Jouini, chef de réception dans un hôtel quatre étoiles à Tunis, explique : «La soirée du Nouvel An représente un pack à tarif concurrentiel. Ce pack diffère d’un lieu à un autre, d’une enseigne à une autre et d’une affiche à une autre. Si, au centre-ville de Tunis, la soirée coûte 500DT, elle en coûtera le double à Gammarth. Le client s’étonnera sans doute que le tarif d’une soirée s’élève à mille dinars. Or, il ignore les détails. C’est que sur mille dinars, deux cents cinquante dinars sont réservés à la nuitée; trois cents dinars à la soirée, trois cents autres au restaurant, etc. Même la décoration est facturée au client». Et d’ajouter que, quoi qu’il en soit, la tarification obéit immanquablement aux normes en vigueur.
Notons, par ailleurs, que certains hôtels s’abstiennent d’organiser les soirées du Nouvel An. Il s’agit des hôtels d’affaires dont les clients sont essentiellement en mission professionnelle.