L’eau, cette denrée stratégique !

Editorial La Presse

Il n’est plus question seulement de guerres et de conflits pour le pétrole et le gaz, les deux produits dangereux de la fin du 20e et du début du 21e siècle. Maintenant, les grandes puissances se disputent l’espace (depuis longtemps), l’air, la technologie digitale et les informations. Et une des batailles et des enjeux de l’époque que l’on vit, ceux relatifs à l’eau, ce produit vital de plus en plus rare et de plus en plus cher et difficile à fournir. Même dans des pays développés, l’eau constitue un enjeu, un casse-tête avec des pénuries pour diverses raisons et un réchauffement climatique qui fait que les nappes tarissent de plus en plus.

De notre côté, nous sommes, au niveau domestique, pas très satisfaits de la qualité de l’eau potable, mais le débit dans les zones urbaines reste acceptable. Pourtant, on vit en pleine période de sécheresse. Mais allez un peu dans les zones rurales marginalisées au nord, au centre et au sud pour voir encore des populations parcourir des kilomètres pour quelques litres d’eau presque impropres à la consommation ! Allez voir le calvaire des agriculteurs qui n’ont plus les moyens d’irriguer et qui paient plus cher l’eau. C’est qu’aussi, l’industrie et l’agriculture absorbent la majeure partie de l’eau, et la consommation domestique n’est qu’une petite portion dans la consommation. Même si les quantités de pluie tombées dernièrement ont permis aux barrages de se renflouer, il ne faut pas oublier que l’on a un problème d’eau en Tunisie et que la sécheresse a compliqué la situation. C’est donc un produit stratégique que l’Etat doit mieux rationaliser avec de futurs investissements dans la recherche scientifique et dans la logistique permettant de trouver l’eau et surtout d’en rationaliser l’usage. Le Tunisien est-il conscient que l’eau est de moins en moins trouvable et qu’elle devient onéreuse ? On s’en doute pleinement. Une chose est sûre, notre pays emprunte une ligne pleine de défis et de contraintes en  matière d’eau qu’on ne doit pas prendre à la légère. L’eau est le premier chantier urgent qu’on doit gérer avec un seul mot d’ordre : économiser la consommation et développer le génie pour trouver les ressources en eau sur notre pays, entre autres le dessalement de l’eau de mer. L’eau, c’est la vie, c’est l’agriculture, c’est la sûreté alimentaire, c’est même la survie de notre pays. Cela, il faut bien le dire et le rappeler en ces temps de réchauffement planétaire et de sécheresse.

Laisser un commentaire