Ons Jabeur éliminée aux quarts de finale à Madrid : Le verre à moitié plein !

 

Ons Jabeur s’est effondrée face à Keys après un impressionnant début, certes, mais on préfère positiver et tenir compte de son retour en forme.

Pour être battue après avoir mené 6 jeux à 0 et 2 à 0 au deuxième set, Ons Jabeur a dû chuter terriblement. C’est peu courant de voir un tel scénario sur un match parce que personne n’aurait parié sur un retour de l’accrocheuse Madison Keys qui a bien profité des cadeaux offerts par Ons au second set, surtout pour retrouver l’espoir de renverser la vapeur.

Et comme Ons a fléchi physiquement avec moins de précision dans ses coups et une première balle moins lourde et moins dense, l’Américaine a retrouvé une «seconde vie» pour égaliser à 1 set partout, puis pour dominer le 3e set 6-1. On est donc frustré et, pour certains, c’est un choc, mais pour être réaliste, il ne faut pas oublier maints arguments solides qui expliquent ce qui s’est passé. Ons Jabeur a joué, vingt quatre heures avant, un grand match devant Ostapenko avec un résultat étincelant et beaucoup d’énergie laissée. Cela se voit qu’elle a payé cette débauche d’énergie le lendemain. Ons est aussi une joueuse qui revient  d’une longue et sombre période. Elle a enchaîné à Madrid trois victoires, alors qu’au début de cette saison, on s’est habitué à la voir perdre dès son premier match. Après une blessure aussi marquante au genou, et après avoir perdu de sa confiance et de son tennis, il est clair qui elle ne va pas s’affirmer du jour au lendemain dans un circuit féminin où les hauts et les bas sont monnaie courante. On préfère regarder la moitié pleine du verre et dire que notre joueuse poursuit sa réhabilitation. C’est un tennis de haut niveau, ce n’est pas un jeu virtuel ou une plaisanterie. Le niveau est relevé au Top 30, les joueuses, même bien classées, perdent et peuvent fléchir. Pour le cas de Ons Jabeur, elle revient de loin quand on voit la manière dont elle joue à Stuttgart et à Madrid  et la manière dont elle a perdu à Melbourne, à Doha ou à Dubaï. Face à Keys, on a vu deux versions extrêmement opposées de Ons Jabeur : A 1 set à 0 et 2 jeux à 0, c’etait l’énorme Ons qui a atteint 3 fois la finale d’un grand chelem, et pour la suite du match, c’était la version moins charmante et si controversée. Les deux versions cohabitent pour le moment, mais remarquons que, depuis la dernière semaine, les signes d’un retour au premier plan sont concrets. Certes, nous sommes parfois surpris de la voir caler mentalement alors qu’elle a tous les atouts en main, mais c’est sur ce point que Verdacso, son nouveau coach, devra le plus travailler. On a bien vu qu’elle a retrouvé sa première balle, ses accélérations, son revers «slice» qui provoque des dégâts à ses adversaires, ses somptueux «amortis» (cela devient une carte devinée par ses adversaires à force de l’utiliser), mais Ons a toujours ce mental qui bloque et qui lui fait du mal. Ces fautes directes, ces erreurs au filet sur des coups faciles, cette légèreté à croire que le match est clos comme face à Keys, ça doit être réparé au plus vite. Il ne faut pas être très sévère avec elle, parce qu’elle revient de très loin. Son vrai objectif, c’est le fameux Roland Garros, une occasion pour, espérons-le, confirmer son retour au premier plan. Elle s’améliore, elle prend de la confiance même si cette défaite devant Keys est franchement dure à digérer.

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