Depuis quelques années, Daly Okbi ouvre les portes de l’Agora à la Compagnie des vives voix, une compagnie qui donne de la voix à toutes les poésies du monde. Le week-end dernier était consacré à la poésie palestinienne. Enrichissant et émouvant.
La Compagnie des vives voix nous a accueillis le week-end dernier avec un récital de poésie autour de la Palestine. «Nous aimons la poésie : la Palestine et ses poètes » est le titre de cette rencontre. Le récital nous a fait découvrir des poètes palestiniens d’hier et aujourd’hui. De ceux qui sont partis à ceux qui ont repris le flambeau. Une résistance par les mots et par la poésie. Ainsi nous apprendrons que la dénomination « Poésie palestinienne» est relativement récente par rapport à la longue tradition arabe. Sous le titre générique de poésie arabe, personne ne se souciait des frontières délimitant les pays et les territoires. L’apparition des frontières (après la colonisation britannique) a été à l’origine de l’apparition de la conscience nationale palestinienne. Les poètes palestiniens des années trente commencent à prendre leurs distances avec la poésie arabe et à rompre avec la métrique classique et le vers libre apparaît. Le « Je » des poètes arabes disparaît et cède la place à un « nous » réunissant les poètes et leurs compatriotes. Parmi les poètes de cette époque, la Compagnie a cité Ibrahim Toukan, Abderrahim Mahmoud et Abdelkarim Karmi. Le récital, tout en égrenant le fil historique de la poésie palestinienne à travers ses grands noms, accostait à chaque fois auprès de quelques vers de cette poésie à l’honneur. Des vers déclamés par Michelle Boufettier, Raouf Medelgi, Martine Gafsi, Haithem Haouel, Amine Maatouk et Maha Arfaoui… Cette balade poétique a pris fin avec Mahmoud Darwich à qui la Compagnie a consacré la part du lion en invitant le poète tunisien Moncef Ghachem à présenter des témoignages précieux et parfois insolites sur ses rencontres avec certains poètes palestiniens notamment Mahmoud Darwich !
