Intégration du secteur informel dans le circuit structuré | Ammar Dhaya, président de l’Organisation de Défense du Consommateur à La Presse : «L’informel est une réalité qui domine les échanges commerciaux»

 

Le secteur informel englobe un large éventail d’activités économiques qui ne sont pas réglementées par le gouvernement ou ne sont pas soumises aux normes légales et fiscales habituelles. Il comprend des travailleurs indépendants, de petites entreprises, des vendeurs de rue et bien d’autres acteurs qui opèrent en dehors du cadre formel.

L’année 2024 sera celle de l’inclusion du secteur informel dans le circuit économique organisé afin qu’il s’acquitte de ses devoirs fiscaux et contribue au renflouement des ressources du budget de l’Etat, c’est ce que la ministre des Finances a déclaré récemment. Que pensez-vous de cette décision ?

En réponse à votre question sur l’inclusion du secteur informel dans le circuit économique organisé, j’aimerais bien vous dire que de notre point de vue, en tant qu’organisation qui défend l’intérêt du consommateur, nos attentes sont toujours les bonnes solutions qui respectent l’intérêt des consommateurs.

D’une manière générale, par rapport au paysage actuel, l’informel est une réalité qui domine dans les échanges commerciaux. Dans ce genre de pratique, on constate que les droits du consommateur ne sont pas garantis. On est mal informés sur la nature des produits, sur les composantes, et sur les délais. Donc, ce genre de pratique nuit au droit du consommateur.

Quelles solutions préconiser pour une intégration réussie du secteur informel dans le structuré ?

Je pense qu’on a mis beaucoup de temps pour oser prendre la décision, c’est-à-dire chercher une solution qui se rapporte à ce genre de pratiques informelles.

On constate que les experts parlent d’environ 60 % de l’économie du pays qui est dans l’informel. Donc, je crois que ça mérite d’être pris en considération. L’Etat a enfin opté pour l’inclusion en cette année 2024.

Quels sont d’après vous les mesures et les outils qu’il faudrait mettre en œuvre pour combattre l’informel et réussir le processus de son intégration dans le circuit légal ?

Concernant les mesures à prendre pour combattre l’informel, l’ODC, à travers ses appels, demande sans cesse aux consommateurs d’éviter l’informel pour garantir au maximum leurs droits.

On a toujours transmis à travers nos campagnes de sensibilisation des messages pour ne plus recourir aux produits de l’informel lors des fêtes ou à l’occasion de la rentrée scolaire.

Vu le nombre de requêtes qu’on reçoit fréquemment, plusieurs achats via les pages sur les réseaux sociaux et les médias, d’une façon générale, causent un problème et ouvrent des pistes aux différentes infractions.

Enfin, pour l’éventuel impact de ce secteur, si on revient à l’état normal du commerce, dans la transparence et la légalité, je crois que la visibilité sera meilleure.

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