Tunisie – France: La diplomatie parlementaire, soutien de la politique étrangère

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• Riadh Jaidane : «Il y a des maires, des vice-présidents de métropoles et des adjoints d’origine tunisienne. Ces élus jouissent de la confiance des responsables politiques et sont donc de véritables ambassadeurs pour la Tunisie».

Fin février, le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, était en visite de travail en France, où il a rencontré son homologue français Gabriel Attal, mais aussi des Tunisiens résidant en France, des élus locaux d’origine tunisienne, et d’autres personnalités influentes. En parallèle, pour faire de ce rendez-vous une réussite, nos députés, élus sur la circonscription France, se sont fortement mobilisés. Ils croient fermement que la diplomatie dite «parlementaire» peut jouer un rôle important dans la dynamique de coopération entre les deux pays.

C’est le cas de Riadh Jaidane et de Omar Barhoumi, deux élus indépendants que nous avons rencontrés au parlement, qui pensent notamment que les élus locaux français d’origine tunisienne, peuvent être une véritable force de frappe pour défendre les intérêts de la Tunisie.

«Nous avons été associés à cette visite, notamment dans le renforcement des relations entre les institutions, l’Assemblée et le Sénat. D’ailleurs nous avons, dans le cadre de la mise en place prochaine d’une deuxième chambre en Tunisie, intérêt à voir ce qu’a donné l’expérience française. Plusieurs dossiers ont été discutés au sein des groupes d’amitié France-Tunisie, tels que l’échange d’expériences en matière de bicaméralisme», précise Jaidane.

Par ailleurs, certaines situations doivent être résolues. Les Chibanis, immigrants arrivés en France à la fin des années 1950, font face à une réalité difficile avec des retraites modestes. Ils bénéficient souvent d’une pension principale ainsi que d’une retraite complémentaire. Cependant, un problème majeur survient lorsqu’ils retournent dans leur pays d’origine à la retraite. Si leur séjour excède 6 mois, ils perdent tout simplement leurs droits, une situation anormale et vécue comme une injustice pour ceux qui ont travaillé toute leur vie.

«Il est important de souligner que parfois, la pension complémentaire revêt une importance plus significative que la pension principale, nous explique Riadh Jaidane. C’est pourquoi nous entamons des discussions sur la possibilité d’amender la convention bilatérale entre la France et la Tunisie en matière de sécurité sociale. L’objectif est de remédier à cette situation inéquitable et d’assurer une protection sociale adéquate aux Chibanis, même lorsqu’ils choisissent de passer une partie de leur retraite dans leur pays d’origine». Il nous confie par ailleurs que des deux côtés de la rive, il y a une véritable volonté de travailler ensemble.

Lors de ses échanges avec le journal La Presse, le député insiste sur le fait que les élus locaux français d’origine tunisienne, qui sont partout sur le territoire français et les collectivités locales françaises, sont un véritable atout pour la Tunisie.

«Il y a des maires, des vice-présidents de métropoles et d’adjoints, etc. Ces élus jouissent de la confiance des responsables politiques et donc de véritables ambassadeurs pour la Tunisie», explique l’élu. Il faut savoir que les élus locaux sont très intéressés par le «jumelage», désormais appelé «coopération décentralisée», et celle-ci peut apporter énormément, notamment avec des projets concrets qui se font directement entre les régions.

La «diplomatie territoriale» décentralisée se réfère en fait à la pratique diplomatique impliquant les collectivités territoriales, telles que les villes, les régions ou d’autres entités administratives autonomes. Cela peut contribuer à renforcer les liens entre les nations, encourager la coopération décentralisée et favoriser le développement économique local.

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