retour sur la can de l’équipe de tunisie : Apprendre du modèle algérien…

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On a intérêt à décortiquer la stratégie et le mode de fonctionnement du champion d’Afrique pour comprendre pourquoi nous avons échoué vers la fin.

Tout le monde le disait : cette sélection d’Algérie partait telle une fusée avec un football enchantant, un football offensif foudroyant et des joueurs qui jouaient déchaînés. On prédisait aux joueurs de Belmadi le titre et au pire des cas de jouer les premiers rôles. Et vers la fin, ils ont gagné, même s’ils ont joué leur «plus mauvais» match en finale face au Sénégal. Sur le tournoi, l’Algérie était la plus compacte et la plus motivée. On n’aime pas la comparaison, mais on peut poser une simple question : pourquoi notre sélection n’a pas pu aller jusqu’au bout de son parcours et faire comme l’Algérie? Pour cela, il faudra comprendre et analyser ce modèle algérien. C’est si simple, l’équipe des «Verts» a une équipe complète, soudée et complémentaire. Même avec 14 joueurs utilisés en moyenne, et la grande débauche d’énergie, cette sélection jouait avec un gros cœur. La fatigue était compensée par une énorme dose de passion et de courage. De Bounedjah à Mendi et Belamri (le meilleur défenseur du tournoi), les Algériens «bouffaient» du gazon. La finale, bien qu’elle ait été dure et même antipathique, était une illustration collective, défensive, imprenable. Est-ce que notre sélection avait autant d’énergie sur tout le tournoi? Pas évident.
Ce modèle et cette stratégie en sélection algérienne se basaient aussi sur une variable-clé : l’autorité et la compétence de Belmadi qui a mis sa touche sur les vestiaires. Contrairement à Giresse et à nos vestiaires, Belmadi, avec presque les mêmes joueurs de Madger, a remis tout le monde à sa place. Pour convaincre des joueurs du calibre de Brahimi, Slimani et Helliche de rester sur le banc et garder leur motivation, il faut être leader. De plus, Belmadi a fait régner l’équité entre les joueurs. Il choisissait les meilleurs et ne faisait pas les deux poids deux mesures (même s’il pouvait tourner davantage ses joueurs en quarts et en demi-finale). C’est le contraire de ce qui s’est passé en notre sélection : des stars, surtout Msakni, jouaient avant d’autres joueurs plus frais et plus en forme. Devant un Giresse «indifférent» et «dépassé» par un staff lui aussi inefficace et qui subissait la loi de quelques joueurs influents. Pourquoi l’Algérie a gagné et nous non? Parce qu’en football, la qualité de l’entourage et les relations entre les joueurs en dehors du terrain sont aussi importantes que les concepts tactiques. On sait tous que l’équipe de Tunisie fonctionne (depuis les années 80 et même avant) à la tête du joueur, des clubs et des personnes proches. Cette CAN 2019 l’a confirmé.
Essayons d’abord de changer cette injustice et de mettre en pratique un modèle de concurrence loyale et de culture de victoires. Cela demande d’autres dirigeants et surtout un autre sélectionneur.

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