Il est temps de surmonter une situation plus que jamais critique de la filière
L’élevage en Tunisie a des capacités suffisantes pour produire du lait qui puisse satisfaire les besoins à l’échelle nationale. On estime que 900 millions de litres sont collectés en Tunisie, ce qui représente 63% du lait produit dans les unités de production laitière. Mais ce pourcentage reste insuffisant commercialement.
Cela engendre un malaise pour la production essentiellement au niveau de tous les maillons de la chaîne. Ceci est un véritable obstacle au développement humain, socio-économique et entretient le cercle vicieux du sous-développement. Dans ce contexte, M. Riadh Louhichi, directeur de l’organisation des filières et de la promotion de la qualité des produits d’origine animale au sein de Givlait, nous donne un aperçu des difficultés liées à la filière en déclarant d’un ton amer : « Malgré les réalisations obtenues en termes de production, la chaîne souffre de plusieurs limites qui affectent négativement la distribution de la valeur ajoutée entre les différents acteurs. Les coûts des matières premières sont élevés, notamment, pour les petits éleveurs».
Il est temps de surmonter la situation critique de la filière et rétablir son équilibre, a affirmé le responsable. Rappelons qu’une charte de partenariat a été signée fin avril 2019 entre le gouvernement, d’une part, et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) d’autre part.
À l’issue de nombreuses manifestations de haut niveau, tenues durant les dix dernières années, les décideurs politiques ne se sont pas encore engagés à réduire les dégâts constatés ni à se décider pour la stratégie proposée par les experts en la matière qui ont tiré la sonnette d’alarme depuis belle lurette. Plus récemment, lors de la rencontre Dairy club Tunisia, le président du club a appelé tous les partenaires du développement à relever le «défi d’un meilleur lait pour une meilleure santé». Toutefois, pour que ces promesses puissent déboucher sur une amélioration de l’état des lieux du secteur laitier, elles doivent se traduire par la mise en œuvre de politiques et de programmes pour lesquels des ressources suffisantes doivent être mobilisées.
Pour parvenir à sortir de la crise, il faut en aborder les différents aspects (élevage, fourrages, alimentation, législation, encouragements, certifications, mise à niveau, …) de manière appropriée. De même, une bonne production suppose l’existence de mesures efficaces dans tous les maillons de la filière.
Au regard de la complexité de la tâche, les progrès réalisés dépendront de l’existence de systèmes de gouvernance efficaces et de la participation de nombreux acteurs dans les différents secteurs, sur la base des principes fondamentaux de participation, de transparence, d’équité et de responsabilité.
Sami Del Pedro
25 octobre 2019 à 22:44
Si t’as une conscience effaces les articles que j’ai écrits pour toi