Accueil Sport Billet│ Infrastructures : frustration et impertinence

Billet│ Infrastructures : frustration et impertinence

Nos stades ne sont pas habilités à abriter les matchs internationaux. Celui de Radès, qui a vu le jour en 2001 à l’occasion des Jeux méditerranéens, peut le faire, mais sous réserves. Au jour qu’il est, il ne remplit pas certaines conditions pour être homologué. C’est ce qu’il en ressort de la correspondance adressée par la CAF à la FTF et dans laquelle elle fait savoir que les stades de Sfax et de Monastir ne pourront plus héberger les matchs de l’équipe nationale.

C’est une grande frustration pour un pays comme la Tunisie, qui a ses traditions, ses coutumes, ses mythes et ses légendes, que de n’avoir pas une infrastructure sportive qui réponde aux normes internationales. Ni assez de résolution pour progresser, pour évoluer. C’est toute l’impertinence dans sa version de tous les jours, de tous les maux.

L’absence de moyens est souvent l’argument le plus évoqué pour parler du problème des infrastructures sportives. Cela  est vrai. Mais il n’y a pas que cela. Ce sont encore et toujours les idées qui manquent. Les initiatives et les stratégies aussi. Les volontés, les bonnes, forcément…

La correspondance de la CAF et l’état des terrains suscitent des interrogations quant à la pertinence de la politique sportive tunisienne en matière d’infrastructures. La question de fond tourne essentiellement autour du bien-fondé de certains investissements et de l’échec d’une politique souvent  inadaptée.

Il faut dire qu’au-delà des constats, les obligations et les contraintes continueront toujours à peser, voire même à conditionner la réalité de l’infrastructure sportive  tant qu’on n’a pas trouvé les solutions adéquates et prendre les décisions nécessaires. Point de réactivité, point de résultats.

Bien des choses devraient changer dans les choix, les rôles et les attributions des différentes parties prenantes. Cela devrait résulter des effets conjugués de modalités sportives et de stratégies bien pensées, mais aussi d’un passage obligé vers les exigences du haut niveau. Pendant de longues années, la Tunisie a investi dans des politiques et des infrastructures sportives sans grand intérêt, et encore moins une réelle justification. La logique peu inspirée a fait que beaucoup de clubs n’en ont aucunement  profité. La preuve : plusieurs se trouvent aujourd’hui sans « stade fixe ».

Les textes et les législations en matière d’infrastructure sportive n’ont jamais été actualisés, ou encore accommodés. Le même constat est valable pour les études récurrentes et alternatives, ainsi que les démarches d’identification. Il interpelle plus de questions que de réponses. Les interrogations sont toujours les mêmes : quelles sont les régions les mieux équipées ? Y a-t-il une corrélation entre besoin et réalité? A quoi devraient servir les infrastructures quand elles sont détachées de leur milieu, de leur réalité sociale, de leur réalité sportive ? Celles qui voient le jour ne s’ajoutent-elles pas à celles déjà inadaptées ? Le gazon artificiel ne peut-il pas être une véritable solution alternative, d’autant qu’il s’adapte aux conditions climatiques, qu’il supporte la fréquence d’utilisation et surtout revient beaucoup moins cher ?

Un projet relatif à l’entretien des terrains et destiné au recours à la sous-traitance devait voir le jour depuis de longues années. Cependant, la circulaire s’y rapportant n’a jamais été adoptée. Le problème de l’entretien et de l’intendance est à l’origine de la dégradation de l’état de l’infrastructure sportive. Les municipalités ne parviennent plus à s’acquitter du rôle qui leur est imparti en matière d’entretien. L’absence de ressources humaines, financières et matérielles ne leur permet point de procéder outre mesure. Il s’en est suivi un abaissement et une déchéance plus que jamais inquiétants.

Charger plus d'articles
Charger plus par Jalel MESTIRI
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *