ONU – Coup d’arrêt américain à une résolution tuniso-française: On ne peut pas parler d’échec

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La Tunisie, en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, poursuit ses efforts diplomatiques pour faire adopter une résolution portant sur une gestion internationale de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.


La Tunisie et la France ont présenté en premiers coauteurs une demande de « cessation générale et immédiate des hostilités dans tous les pays inscrits à son ordre ». Le projet tunisofrançais, de trois pages, appelle les 15 membres du Conseil de sécurité à « une coordination renforcée » face au coronavirus et une «cessation des hostilités » dans les pays à son agenda. Le projet en question réclame « le besoin urgent d’une coordination renforcée parmi tous les pays pour combattre la pandémie et demande une cessation générale et immédiate des hostilités dans tous les pays à l’agenda du Conseil de sécurité, en soutien aux efforts en ce sens du secrétaire général de l’ONU ».

Mais les Etats-Unis ont mis un coup d’arrêt, le 8 mai dernier, à la mise au vote de ce projet de résolution de la Tunisie et de la France sur la pandémie de Covid- 19, après avoir entériné un compromis. Sans donner aucun détail, Washington a annoncé « ne pas pouvoir soutenir le projet de résolution actuel », malgré un accord donné 24 heures plus tôt. La cause de cette opposition au projet serait une partie du texte qui souligne « la nécessité urgente de soutenir tous les pays comme les entités pertinentes du système des Nations unies, y compris les agences de santé spécialisées », faisant allusion à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée par Trump de « mauvaise gestion ».

Les États-Unis, rappelonsle, ont même suspendu leur contribution au financement de l’Organisation. En réalité, il ne s’agit pas d’un échec à faire adopter cette résolution, comme cela a été publié par des médias nationaux et internationaux, puisqu’elle n’est même pas passée au vote. Il s’agit plutôt d’une rallonge des délais de concertations sollicitée par l’administration Trump qui s’oppose toujours à une telle résolution. En tout, les discussions et efforts diplomatiques se poursuivront en espérant trouver un compromis. En effet, nous apprenons de source officielle que contrairement à ce que certains médias disent, il ne s’agit pas d’un échec diplomatique mais d’une continuation des pourparlers, « le processus de négociation continue et la Tunisie fournit toujours des efforts avec les autres pays du Conseil qui soutiennent cette résolution et notamment la France, qui est coauteur, pour essayer de rapprocher les points de vue et de ramener les Etats-Unis au consensus ».

En somme, on ne peut pas parler d’échec, mais de continuation des négociations. Une réaction collective Le Président de la République, Kaïs Saïed, avait appelé les Etats ainsi que les organismes internationaux à mettre en place une stratégie globale pour lutter contre la pandémie qui frappe l’humanité. Le Chef de l’Etat avait estimé que les pays ne devaient pas se contenter de stratégies individuelles de lutte, mais qu’il fallait également une réaction collective. A ce titre, l’initiative lancée par le Président de la République avait pour objectif « de convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, afin de lui soumettre un projet de résolution visant la recherche de stratégies concertées à l’échelle internationale pour résister à la propagation du virus ».

L’intention étant d’alerter les décideurs de ce monde quant au risque imminent que représente cette pandémie sur la paix et la sécurité internationales, en particulier dans les zones de conflits. Il a également exhorté les pays et les intervenants concernés à coordonner les secours humanitaires. La résolution lance un appel à l’OMS afin qu’elle poursuive son soutien opérationnel aux gouvernements et partenaires pour répondre à leurs besoins urgents et oeuvrer à développer un traitement pour combattre ce virus. Ainsi dans son discours du 20 mars, et après avoir présidé la réunion du Conseil de sécurité nationale, Kaïs Saïed a réitéré son appel pour mettre en place une approche globale menée dans le cadre des organisations internationales, notamment les Nations unies, pour faire face à cette menace mondiale. Il a également appelé les organisations internationales à intervenir pour assurer la coordination entre les pays et les aider à lutter contre le coronavirus par des moyens alternatifs. K.J.

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