Loin des pratiques régulières, il y a des clubs dont la gestion repose sur un niveau d’exigence au quotidien très élevé. Les actes d’absolution et de décharge que certains ont connus ces dernières années impliquent forcément des causes et des degrés de gravité variés. Les manquements et les défaillances s’éternisent et se conservent au sein des clubs comme le CA, l’ESS, le CAB. D’une saison à l’autre, ils prennent de plus en plus de formes nouvelles et privent leurs supporters, du moins les vrais et qui n’entrent pas dans la guerre des clans, de soutenir leur équipe dans la quiétude.
Pareille singularité n’est que la conséquence de problèmes qui perdurent. Rares sont les fois où les responsables de ces clubs prouvent qu’ils ont vraiment du savoir-faire. On pense ainsi aux hommes qui se sont succédé dans les responsabilités, mais tout particulièrement à la gestion du club. Et l’on se dit que faute de projet et de stratégie, on ne cesse de se tromper sur les priorités, les tenants et les aboutissants. Le CA, l’ESS et le CAB ne peuvent plus continuer à être gérés sur fond de polémiques, ou encore demeurer la cible de personnes qui s’érigent en protecteurs au nom de l’intérêt supérieur du club. En continuant à s’égarer, ils ne se contentent pas de se tromper, ils deviennent le moteur d’une potentielle fébrilité. Au final, l’incarnation d’un manque évident de discernement.
Sur le plan technique, les erreurs de casting se sont multipliées. Des joueurs, mais aussi des entraîneurs pas au niveau escompté, ou encore moins bons qu’on l’espérait. En somme qui n’aident pas à réaliser les objectifs respectifs tracés par ces trois clubs. Dans le lot, et sans être totalement exhaustif, on peut citer des noms. Mais le mal est fait. Reste une question : les joueurs actuels sont-ils vraiment des « top players » capables de rivaliser avec ceux des concurrents directs ? Pas évident. Par conséquent, il est impossible de briller sans des cadres solides.
Faute d’éducation sportive, le sens exacerbé des uns et des autres, souvent surmultiplié par le milieu ambiant, a transformé au sein de ces clubs ce qui n’était qu’un sport en moyen d’expression des réactions les plus inconséquentes. Les modèles clubiste, étoilé et cabiste ne sont plus capables de favoriser l’épanouissement de leurs joueurs, et encore moins leur faire gagner du temps et des opportunités. Les horizons manquent aussi bien pour les joueurs issus du club, ou encore les recrutés. Ne pouvant aller jusqu’au bout, ils se perdent et s’arrêtent à mi-chemin. Au mieux, ils passent dans des clubs loin de leurs ambitions et dans lesquels ils finissent souvent par sombrer.
Aujourd’hui, la réussite d’un footballeur, que ce soit au CA, à l’ESS ou au CAB, émerge d’une sorte de miracle au quotidien. Elle doit être non seulement l’expression d’un parcours, mais aussi d’une continuité. L’optimisation extrême de presque tous les paramètres et les critères de réussite font défaut. Si on concède que l’avenir des joueurs au sein de ces clubs est de plus en plus compromis, on regrette que certains soient passés tout simplement à côté d’une grande carrière, tout simplement en raison de l’absence de suivi et d’accompagnement. Pareille déficience ne reflète pas seulement les exigences qui empêchent tel ou tel joueur d’accéder à un palier supérieur, mais elle traduit une démarche caractérisée dans tout ce qui a rapport à la privation, aux insuffisances et au renoncement. Ici et là, l’on ne sait plus comment entretenir les joueurs, encore moins comment développer les structures de réussite les plus conséquentes.