Accueil Editorial Quid de la reconnaissance ?

Quid de la reconnaissance ?

Confinés ou déconfinés, enfermés ou « libérés », ou rétablis ou encore sous traitement, les Tunisiens n’ont jamais cessé d’exprimer leur reconnaissance et leur soutien aux infirmiers, médecins et aides-soignants mis à rude épreuve face à une crise sanitaire exceptionnelle et qui se sont mobilisés au péril de leur vie. Dans les différentes épreuves par lesquelles ils passent, ils  sont tenus pour des parangons de vertu, véhiculant des valeurs positives et offrant une visibilité de premier plan.

Une situation qui a certes inquiété le personnel soignant, sans pour autant jamais l’affaiblir. La lutte, la bataille, la guerre, les mots ne finissent pas pour raconter les circonstances dans lesquelles tout le personnel s’est donné corps et âme. Si l’épuisement se faisait et se fait encore sentir, le courage n’a jamais manqué.   

A l’appel de la fédération générale de la santé relevant de l’Union générale tunisienne du travail, les professionnels du secteur de la santé ont entamé des rassemblements de protestation au niveau des établissements sanitaires dans tous les gouvernorats. Ils interpellent  les autorités compétentes pour qu’elles activent les réformes nécessaires au secteur et les accords conclus et dénoncent la non-reconnaissance des efforts déployés par les agents dans les hôpitaux publics durant la crise du coronavirus.

Ils appellent aussi à élaborer une loi organique relative au secteur rejetant la publication de la circulaire liée au gel des promotions dans la fonction publique.

Tout au long de la crise sanitaire, le personnel médical n’a jamais cessé de gagner l’admiration des Tunisiens. Les efforts déployés au quotidien par les blouses blanches méritent l’attention, et tous ceux qui sont concernés de près ou de loin par la situation sociale et matérielle du secteur sont appelés à leur tour à sortir de leur confinement. Le personnel soignant a besoin de plus et de mieux. Il y en a de ces hommes et de ces femmes qu’on n’apprécie pas seulement pour leurs efforts salvateurs, mais aussi pour leurs gestes et pratiques humanitaires.  Ils et elles sont les meilleurs exemples d’un type de personnes un peu spéciales. Dans un paysage souvent déconcertant, la Tunisie est ainsi éclairée par le phare de ceux et celles qui ne manquent pas à chaque fois d’être au rendez-vous. De rappeler qu’ils peuvent être la petite île de réconciliation avec les valeurs humaines, qui combattent les circonstances souvent en proie au doute le plus profond, notamment sous la menace de « l’humanitairerie » et le sentimentalisme affecté et vain à l’égard des hommes et des souffrances. Emportés par un élan fait de passion plus que de raison, ils tracent leur chemin avec la rigueur et le professionnalisme exigés, mais aussi l’obligation de résultat. Leur réussite n’est pas  seulement d’ordre professionnel. Mais aussi et surtout de tout un environnement. Beaucoup de choses ont été accomplies. Pas uniquement dans les hôpitaux. L’on ne cesse de répéter que c’est souvent dans les contextes les plus favorables que naissent les bonnes volontés, mais c’est également dans les moments difficiles qu’elles se revendiquent encore davantage.

Charger plus d'articles
Charger plus par Jalel MESTIRI
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *