Quand l’USM éteint le CA: Echec et mat !

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Apathie générale, ennui total et, au final, un CA à la ramasse et une prestation clubiste déplorable.

Les Clubistes ont subi les événements, comme s’il n’y avait aucune pression sur leurs épaules au Ribat. Au final, le CA s’est renié à Monastir et c’est un aveu d’impuissance ! D’entrée de play-off donc, le CA se retrouve déjà en très mauvaise posture malgré les trois points de bonus engrangés en phase 1 du championnat. A Monastir, le CA a été malmené par les Bleus. Tellement bousculé lors du premier half que l’on avait envie de secouer des Clubistes aussi dynamiques qu’un casanier par 40 degrés à l’ombre !.

Le CA s’est donc tiré une balle dans le pied face à l’escouade de Faouzi Benzarti. Et du début jusqu’à l’heure de jeu, quasiment pas un seul Clubiste n’a jugé bon de monter sur le porteur du ballon. Le CA, qui comptait un bonus de trois points, a ainsi dilapidé son avantage par son laxisme au milieu où le Togolais Roger Aholou a fait acte d’autorité. Un entrejeu dominé avec un Kassab, dépassé et bousculé, le milieu clubiste a été nonchalant pour l’occasion, et force est de constater que l’ombre de Rodrigue Kossi a plané tout au long du match. Les Clubistes ont ainsi capitulé sans, pour autant, souffrir au stade Mustapha Ben Jannet. Pas de bouleversement tactique au moment de fouler la pelouse, mais un seul changement tout de même par rapport au match précédent, soit la titularisation de Taouès à la place d’Ali Amri, alors que Kassab s’installe à la récupération, faute de mieux. Rapidement dépassé dans le jeu, le CA a commencé par subir la loi des Bleus, qui ont multiplié les phases de jeu dans la moitié de terrain clubiste. Dominés dans le jeu, beaucoup trop bas pour obtenir la moindre occasion, les hommes de Louhichi ont beaucoup regardé leurs adversaires dans le premier acte du match (peu de possession). En seconde période, le CA a tenté d’imposer son jeu. Moins bas que durant les 45 premières minutes, les Clubistes se sont montrés bien plus ambitieux, mais ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux ? Franchement, personne n’a vraiment dominé cette seconde mi-temps, les deux formations multipliant les situations sans pour autant obtenir des occasions. On dit souvent que l’expérience prime souvent sur le reste. Mais là, c’est l’envie qui a tranché. En clair, le CA a été puni d’avoir changé ses principes pour ce match. Mais face à des Bleus revanchards et gonflés à bloc, pouvait-il en être autrement ?

Une cuisson à l’étouffée !

Un début de play-off, c’est comme un 1er janvier : on prend des résolutions « extravagantes », on refait le monde, on se dit qu’on va tout reprendre au début et être meilleur en tous points ! C’est probablement ce que s’est dit Montassar Louhichi en pénétrant dans le stade Mustapha Ben Jannet. Enchaîner, garder la dynamique et capitaliser sur l’enthousiasme de fin de phase 1 pour jouer les premiers rôles. Sur ce premier match, c’est complètement raté !

Le CA, de cette première ronde du play-off, est retombé dans ses travers : manque de rythme, manque de cohésion, manque de création. En face, Monastir a fait du Monastir: une cuisson à l’étouffée, une défense-forteresse et un réalisme offensif impitoyable. Hors d’haleine sur de nombreuses actions, soufflant comme des buffles à la moindre course, les Clubistes ont donné l’impression de ne pas être du tout prêts physiquement à l’entame d’un play-off qui s’annonce haletant. A Monastir, l’entame du match a donc été difficile pour le CA. Mais la suite a été pire. Hormis Larry Azouni, plutôt bien inspiré dans ses transmissions, le onze choisi par Louhichi n’a pas donné satisfaction. On note cependant que tout au long du match, contrairement à un Faouzi Benzarti électrique, le coach clubiste n’a pas été remuant sur son banc, n’a pas transmis ses ordres, notamment aux attaquants qui ont eu beaucoup de mal à trouver les espaces et aux médians qui ont rarement été précis.

Foncièrement et assez tôt, face à l’USM, le but de Abdelli a été le symbole du match avec un Ghandri qui s’est montré sous son plus mauvais jour, immobile et figé, alors que Youssef Abdelli était largement sobre.

Le CA n’a donc pas encore fait sa mue et son bloc bas, doublé d’une absence de rigueur défensive à toute épreuve, l’a encore démontré. L’USM, à son tour, en dépit d’une baisse de régime constatée lors des derniers matchs de la phase 1, n’a, par contre, rien perdu de sa solidité. A condition de garder ces intentions, elle pourrait jouer le titre. Quant au CA, en complet décalage avec le réel qui l’entoure, il a vite vu ce qui tenait encore de la fiction devenir une effrayante réalité ! Il n’a pas encore la carrure, les épaules même ! Maintenant, en tout début de play-off, il n’y a, sur le papier, certes pas péril en la demeure. Mais dans les faits, il est urgent de tirer le signal d’alarme pour ne pas voir l’équipe dérailler définitivement.

A Monastir, le CA a, cette fois, tout perdu : le fil, la face et surtout l’envie. A Monastir, la prestation livrée par les coéquipiers de Khélil a tutoyé le «ridicule» avec cette implication quasi inexistante ! Difficile de croire que la colonie de blessés (Bedoui, Kossi, Saber Khélifa, Lamara) et les absences (Sabou) puissent expliquer cette implication quasi inexistante .Pas grand-chose de plus à dire, à part du dépit à se mettre sous la dent ! En fin de compte, le réveil, momentané en fin de match et un très léger sursaut d’orgueil, au retour des vestiaires, n’auront pas suffi à masquer l’évidence : le CA fut insipide et fébrile.

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