Commentaire: Un président d’honneur sans troupes réconciliables

Par M’hamed JAIBI
Dans tous les congrès de parti se posent, comme référence, des problèmes relatifs aux règlements intérieurs du parti en question. Ce qui permet, en cas de litiges, de revenir aux clauses statutaires ou réglementaires qui se posent en référence sur ces questions.

L’actuel congrès de Nida Tounès, qui semble relancé de deux manières conjointes à Monastir et à Hammamet, apparaît dans les débats et les polémiques comme dépourvu de ce référentiel fondamental qui sert normalement de guide pour désamorcer le moindre litige. Or, se souvient-on, un litige similaire s’était déclaré les 9 et 10 janvier 2016 lors du «congrès non électif» de Sousse, à l’initiative des structures régionales à propos du règlement intérieur qu’ils avaient comparé à la «constitution non écrite» de Grande-Bretagne. 

Bien entendu,  au récent congrès de Monastir,  la question de l’amendement du règlement intérieur était également prévue, mais dans la mesure où aucune déclaration n’en a fait état, certains congressistes et plusieurs journalistes se posent la question.

Car aucune des deux versions de post-congrès, celle de Samira Ben Gaddour et celle de Aissa Hidoussi, ne dévoilent publiquement les étapes franchies pour atteindre la situation qu’ils ont actuellement à gérer, avec, d’une part, un bureau politique consensuel de 32 membres  s’apprêtant à désigner deux présidents et un secrétaire général, et, d’autre part, un comité central de 217 membres, par ailleurs liste consensuelle nationale des futurs candidats pour les prochaines législatives devant procéder de nouveau à l’élection du bureau politique.

Ce que l’on a compris par contre, de part et d’autre, c’est que Hafedh Caïd Essebsi est actuellement minoritaire au sein du bureau politique de Hammamet. Alors qu’on ne sait pas s’il est question d’élire un président de comité central, lequel CC devra élire le bureau politique, qui, lui même, élira en son sein le président du parti et son secrétaire général.

Le problème qui se pose, c’est l’impossibilité de voir les deux configurations se joindre pour négocier une bonne fin de congrès, puisque cela se passe à 120 km de distance. De sorte que quelle que soit la tournure, Nida Tounès va au-devant d’une division définitive, avec pour seul point commun un président honoraire, prestigieux mais désormais sans troupe: Béji Caïd Essebsi.

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