Mustapha Ben Jaâfar: La crise dans le pays est politique et non constitutionnelle

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a estimé, samedi, que la crise que connaît aujourd’hui le pays « n’est pas constitutionnelle mais politique », appelant à « arrêter le mépris des lois ». Lors d’une conférence-débat organisée à Tunis par le Centre des études stratégiques et diplomatiques, Ben Jaâfar a déclaré que la Constitution de 2014 a bénéficié d’une large unanimité. « Il s’agit, en effet, de la meilleure constitution au monde arabe et en Afrique qui consacre les libertés, le pouvoir local et la démocratie participative », estime-t-il. Ben Jaâfar a, en outre, mis en garde contre les appels à répétition « aux amendements sur mesure » de la Constitution. La révision de la Constitution, si elle est jugée nécessaire, ne doit se faire que sur la base d’une large consultation nationale.

La Constitution de la IIe République « n’est pas responsable des crises sociales et économiques dans le pays, ni de la chute de la valeur du dinar tunisien », a-t-il lâché. « Le mauvais usage de la Constitution a créé de nombreux obstacles et provoqué des conflits entre le président de la République et le chef du gouvernement », a-t-il regretté, soulignant l’impératif d’accepter le contrôle qui limite la monopolisation du pouvoir ».
Sur un autre plan, Ben Jaâfar, qui a présidé l’ANC de novembre 2011 à décembre 2014, a jugé inadmissible la non-installation de la Cour constitutionnelle quatre après l’entrée en vigueur de la Constitution. S’agissant des appels au changement du régime électoral, Ben Jaâfar a mis en garde contre le retour à un régime électoral établi en fonction des circonstances, ce qui atteste, selon lui, d’une volonté de la part de certains de s’approprier les décisions. Les blocs parlementaires n’ont abouti, à ce jour, à aucun accord autour des points de divergence, notamment au sujet du projet d’amender et compléter la loi organique n° 2014-16 du 26 mai 2014 relative aux élections et aux référendums au sujet, notamment, des questions relatives au seuil électoral et au financement.

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