Annonce de la composition du gouvernement Jemli :Une question d’heures


Habib Jemli poursuivait encore hier ses consultations en recevant le président de l’Utap et promettait toujours que son équipe ministérielle serait dévoilée «dans les heures qui suivent»

Hier, Habib Jemli, chef du gouvernement désigné, consultait encore, au moment où nous mettions sous presse, les parties qui devraient être représentées au sein de sa future équipe ministérielle et rencontrait les présidents des organisations nationales à l’instar de l’Union tunisienne pour l’agriculture et la pêche (Utap) dont le président Abdelmajid Ezzar déclare avoir été informé que la composition du gouvernement a été achevée.
Une seule certitude révélée, hier, par Habib Jemli: un accord a été trouvé avec le président de la République Kaïs Saïed sur les portefeuilles ministériels des Affaires étrangères et de la Défense, ce qui revient à dire que les personnalités qui occuperont ces deux postes bénéficient, désormais, de l’aval de Carthage, de La Kasbah et sûrement (même si on ne le déclare pas) du Bardo, dans le sens où Rached Ghannouchi, président de l’ARP, est également président d’Ennahdha, parti auquel revient la responsabilité constitutionnelle de former le gouvernement.
Reste à savoir quand sera dévoilée la liste des ministres par le chef du gouvernement désigné afin que les Tunisiens qui suivent sur facebook le défilé quotidien des diverses formations gouvernementales soient édifiés sur les personnalités qui auraient passé avec succès les dernières vérifications auxquelles s’adonne Habib Jemli afin que son gouvernement ne comporte pas — comme plusieurs parties le soulignent dont certains responsables nahdhaouis mécontents du processus depuis son démarrage — des personnalités sur lesquelles pèsent «de sérieuses présomptions de corruption», ou ne sont pas réellement indépendantes ou ne réunissent pas les conditions requises en matière de compétence ou de connaissance des dossiers qu’elles auront à gérer.
À l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat, Habib Jemli s’est trouvé dans l’obligation de répondre à ceux qui récusent ses choix (dévoilés quotidiennement sur les réseaux sociaux) en affirmant qu’il était «en train d’apporter la dernière touche à son gouvernement» sans donner de détails sur les noms qu’il aurait décidé de rayer de sa liste et sans s’exprimer aussi sur les propositions avancées par certains responsables nahdhaouis appelant à ce que les ministres choisis «soient obligés de démissionner de leurs partis jusqu’à la fin de leur mission».
En tout état de cause, les Tunisiens pourraient attendre encore un jour ou deux pour découvrir la liste définitive des ministres du gouvernement Jemli et pour savoir s’il va «résister à la pression de certaines parties prenantes qui refusent le gouvernement d’indépendants auquel Jemli est toujours attaché».

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